Depuis le 1er janvier 2018, la fonction achats des hôpitaux est dévolue aux GHT. Le 12 septembre dernier, un premier bilan a été réalisé sous forme de consultation des principaux syndicats de praticiens hospitaliers à l'Assemblée nationale*. Question principale posée par le rapporteur* : Est-ce que la création des GHT a facilité ou complexifié la fonction achat des établissements supports ?
Pour Sadek Beloucif, président du Syndicat national des hôpitaux publics, l'utilisation du financement à la performance dans la fonction achat serait une bonne chose, « quitte à laisser au praticien la liberté d'utiliser telle ou telle molécule ». Selon lui, les nouveaux médicaments coûtent très cher. A l'inverse, l'accès aux médicaments qui coûtent très peu est également difficile. Il regrette le lien avec la médecine de ville qui ne se fait toujours pas, « le dossier pharmaceutique ne suivant pas le patient dès que ce dernier arrive à l'hôpital ».
Jean Gobert, président de la Fédération nationale des syndicats des praticiens biologistes hospitaliers et hospitalo-universitaires (FNSPBHU) voit des avantages à la mutualisation. Pour autant, il appelle à respecter l'équilibre entre la massification et tout ce qui est local au niveau des achats et à plus intégrer les médecins et pharmaciens dans les relations entre les structures administratives et les établissements médicaux.
Selon Alain Mercuel, le président de la CME de l'hôpital Sainte-Anne, le GHT « a permis de consolider la fonction achats et de mettre en place une réelle politique de participation médicale ». Il a apporté aussi de l'efficacité économique et des gains en qualité, comme par exemple pour la cuisine hospitalière où on a réussi à avoir une meilleure qualité à un prix plus faible. Ces gains ont été partiellement redistribués en temps soignant.
Pour Jacques Trévidic, président de la Confédération des praticiens des hôpitaux, « il y a une taille critique à atteindre pour les marchés qui permet de massifier les achats, mais aussi une taille maximum au-delà desquels les prix des fournitures ne diminuent pas. Mais par contre les coûts de fonctionnement augmentent considérablement. » La taille critique ne peut se situer au niveau national, mais plutôt au niveau régional. Selon lui il faudrait faire une analyse par segment et remettre la focale sur l'approvisionnement qui ne peut être raisonné qu'au niveau local.
Quant à Patrick Leglise, délégué adjoint de l'INPH et vice-président du Synprefh, il souligne la complexification des procédures (« usines à gaz »). Selon lui, au-delà d'une certaine masse d'achat, on ne permet pas aux petits labos ou industriels d'avoir accès aux grands appels d'offre nationaux. Il déplore le no man's land réglementaire « où finalement on aurait mieux fait de fusionner les établissements administrativement afin de simplifier les procédures ».
* Le rapporteur de la mission d'examen et de contrôle des lois de financement de la Sécurité sociale était Jean-Carles Grenier, député Les Républicains de la Sarthe.
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