Guerre dans le monde, les hospitaliers font également partie des victimes

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Publié le 25/08/2016
Dans les pays en guerre actuellement, un nouveau tabou est levé. Les personnels médicaux et hospitaliers sont désormais des cibles comme les autres. L’été a été particulièrement meurtrier.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, la Syrie est l’endroit le plus dangereux pour les services de santé avec 135 attaques en 2015 contre des installations sanitaires et leurs personnels. En témoigne une ONG syrienne, l’Union des organisations de secours et de soins médicaux (UOSSM) qui a mis en ligne le 1er août dernier de courtes vidéos de médecins et humanitaires à Alep, en Syrie et en Turquie, « demandant l’arrêt immédiat des bombardements, la fin des frappes ciblées sur les hôpitaux et les établissements de santé, et la libre circulation du personnel médical dans la ville ». « Loin d’être des dommages collatéraux, les professionnels de santé et les hôpitaux sont délibérément visés dans le cadre d’une stratégie militaire systématisée et largement utilisée. » L’ONG fait état de 80 établissements détruits et 81 personnels de santé tués dans ces attaques au premier semestre 2016.

Le 11 août, 15 des 35 médecins encore présents dans Alep ont lancé un appel urgent. L’un des signataires, le Dr Abou al-Baraa, a expliqué que « le manque d’équipements ou de soins a entraîné la mort d’enfants et de blessés dans nos bras, sans que nous ayons pu leur offrir quoi que ce soit ». « Ce qui nous afflige le plus comme médecins, décrivent les praticiens, est de devoir choisir qui vivra et qui mourra. »

Pakistan, Irak, Yémen…

Dans d’autres pays en guerre, les établissements de santé sont des cibles.

Exemple au Pakistan, le 8 août, un kamikaze se fait sauter devant un hôpital où était rassemblée une foule. Le bilan a atteint 70 morts et 112 blessés. Environ 200 personnes dont des avocats et des journalistes étaient rassemblées devant les urgences de l’hôpital civil de Quetta après l’assassinat du bâtonnier de la province.

Le 14 août, en Irak, un acte prémédité a provoqué la mort de 13 nouveau-nés dans une maternité de l’un des plus grands hôpitaux de Bagdad. La ministre de la Santé irakienne a démissionné suite à ce drame.

Le 16 août dernier, au Yémen, la coalition arabe, opérationnelle depuis mars 2015 contre les rebelles chiites Houthis, a lancé une enquête indépendante après le raid aérien meurtrier mené contre un hôpital ayant fait 11 morts selon Médecins sans frontières (MSF). La commission chargée de l’enquête par la coalition composée notamment de l’Arabie Saoudite a déjà attiré l’attention sur les erreurs commises par cette coalition dont des frappes aériennes en octobre 2015 qui avaient frappé un hôpital géré par Médecins sans frontières (MSF) à Haydan en octobre 2015, mais qui n’avaient pas fait de victimes. Les rebelles avaient utilisé l’hôpital pour se cacher.

Pour l’instant demeure le statu quo. La communauté internationale ne réagit pas aux appels des ONG et des personnels de santé concernant la situation sanitaire catastrophique dans ces pays en guerre.


Source : lequotidiendumedecin.fr