Brève

I have a dream et new deal

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Publié le 08/12/2016
visuel Bubien

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Décision Santé. Depuis 1958 et la réforme Debré, l'organisation des CHU n'a guère évolué. Quelles sont vos propositions ?

Yann Bubien. La réforme Débré est l'une des plus grandes réformes jamais réalisées en France. Dans le new deal pour les CHU que nous venons de présenter ce jour, notre ambition n'est pas de faire table rase, mais de construire à partir des réalisations déjà existantes. Mais jusqu'à ce jour nous avons été très franco-français. Parmi les 17 propositions qui constituent ce programme, nous avons l'ambition d'aller vers l'international. Les 32 CHU se sont réunis pour créer une nouvelle marque, France University Hospitals, qui a vocation à porter à l'étranger l'excellence de notre médecine et de notre mode d'organisation. Nous avons certes collaboré avec la Fédération hospitalière de France. Mais notre projet est différent de celui déjà porté par la FHF. Nous ne souhaitions pas en effet être dilués dans l'ensemble des hôpitaux français. Enfin, ce projet est évidemment mené en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères. 

D. S. Avez-vous créé une ligne budgétaire dédiée ?
Y. B. Non, il exige peu de moyens, sinon la réalisation d'un site Internet attractif bilingue en français et en anglais.

D. S. Souhaitez-vous accueillir au sein de vos CHU des patients étrangers ?

Y. B. Oui mais pas seulement. Le projet est aussi d'accueillir au sein de nos hôpitaux des chefs de clinique, des médecins en formation afin de faire rayonner la médecine française et ses valeurs.

D. S. Comment le new deal s'inscrit-il dans la réforme des GHT ?

Y. B. Nous allons mettre en place un label CHU qui distinguera les services dans les hôpitaux généraux, et les maisons de santé en ville avec lesquelles nous collaborons. Ce label signalera la mise en oeuvre de staffs communs par exemple. Mais au-delà, les CHU doivent porter l'innovation en santé. Nous devons créer des écosystèmes favorables à l'accueil et à l'accompagnement des start-up à la manière des incubateurs. C'est une absolue nécessité pour les prochaines années.

D. S. La formation est inscrite dans la loi Debré. Comment peut-on la renouveler ?

Y. B. La formation 3.0 représente un enjeu important. La simulation est un outil qui s’adresse tant aux étudiants qu’aux médecins libéraux. Dans ce lien ville-hôpital si souvent incantatoire, la simulation peut être une réponse concrète adaptée aux médecins de ville. Elle n’est pas en effet stigmatisante, à la différence du cours magistral dispensé dans un amphithéâtre. Ce n’est pas une formation descendante. Elle pourrait à l’avenir être même proposée au praticien des cliniques privées. En effet, ces établissements ne dispensent pas des moyens suffisants pour acquérir les appareils de simulation. En revanche, on peut imaginer demain des conventions avec les médecins qui se formeraient ainsi grâce à ces nouveaux outils.


Source : lequotidiendumedecin.fr