Médecine libérale

La CSMF réclame cinq milliards supplémentaires au prochain président de la République

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Publié le 23/03/2017
Le syndicat des médecins libéraux exige une nouvelle convention et l'abrogation du tiers payant. Il appelle au retour de la convergence des tarifs public-privé. Explications.

Cinq milliards d'euros supplémentaires (un milliard par an) et une nouvelle convention médicale pour le prochain quinquennat, ce sont les deux mesures principales demandées aux candidats par le syndicat de médecins libéraux, la CSMF (Confédération des syndicats médicaux français).

Cinq autres revendications ont été mises en avant. D'abord, l’alignement progressif des tarifs hospitaliers du public et du privé ainsi que l’abrogation du tiers payant généralisé font partie des demandes historiques du syndicat. Autre requête, ce dernier exige la suppression de l’article 99 de la LFSS 2017 qui permet au directeur de la Cnam de fixer unilatéralement les tarifs médicaux. D’où le soutien logique aux radiologues (en grève le jeudi 23 mars) qui voient leurs tarifs baisser par le biais de cet article. Cette manifestation de solidarité s'applique aussi aux cliniques privées. Illustration avec sa volonté d'avoir un accès équivalent aux Migac et aux FIR* pour les structures publiques et privées comme par exemple les regroupements de médecins libéraux. Enfin, le syndicat souhaite renforcer la primauté de la négociation conventionnelle et du contrat.

Reste à charge de 8 %

Jean-Paul Ortiz, le président de la CSMF, souhaite inscrire ces revendications selon deux axes prioritaires qui se trouvent en forte résonnance avec l’actualité : l’organisation et la place de la médecine libérale dans les territoires et le financement des soins. Ces deux priorités sont motivées par l’inégal accès aux soins en raison d’une baisse du nombre de médecins libéraux et par la fréquence élevée des dépassements d’honoraires. Ces derniers, selon lui, ne seraient pas à mettre en cause, puisque le reste à charge hexagonal est un des plus faibles des pays européens (8 %), même s’il préoccupe de plus en plus les Français. La problématique centrale réside selon lui dans le financement futur de la santé. La faute incomberait à l’Etat uniquement guidé par une maîtrise comptable. Celui-ci aurait pris totalement la main sur l’assurance maladie obligatoire, et interviendrait à tout-va dans le système conventionnel. D’où un déséquilibre de plus en plus fort au détriment de l’assurance maladie complémentaire. 

Dans cette optique, Jean-Paul Ortiz appelle à un usage optimisé des assurances complémentaires. Il interroge la répartition de la prise en charge de la consommation de soins et de biens médicaux par l’assurance maladie complémentaire. Alors que cette dernière rembourse 21,7 % des soins de ville et 13,7 % de la dépense de médicaments en 2014, elle ne prend en charge que 9 % des soins hospitaliers. Cette situation s’est aggravée avec la mise en oeuvre en 2016 des contrats de complémentaires santé dits responsables qui ont limité la prise en charge des compléments d’honoraires. Enfin, l’accord cadre interprofessionnel (ANI) qui oblige toutes les entreprises privées à proposer un contrat de santé collective à leurs salariés a ouvert la porte à l’arrivée massive de surcomplémentaires. Selon cette logique, la CSMF insiste sur le rôle déterminant des assurances complémentaires dans la prise en charge financière des soins. Toujours opposée aux réseaux de soins, elle réaffirme son refus d’une sélection du médecin par l'assureur. Et souhaite mettre en place un contrat national, accessible à tout médecin sans sélection. Au final, la CSMF espère un avenir plus radieux pour les médecins libéraux. 

 

 


Source : lequotidiendumedecin.fr