?Décidément, la Fédération hospitalière de France (FHF) ne rate aucune occasion d’intervenir dans les affaires des libéraux. L’an dernier, elle avait proposé de remplacer les médecins libéraux par des praticiens hospitaliers dans les zones à faible densité médicale pour garantir l’offre de soins. Cette année, la FHF va plus loin. Déplorant l’engorgement des urgences, elle lie le phénomène au dysfonctionnement de la médecine libérale. Et pour y pallier, les hospitaliers suggèrent trois axes de réforme qui concernent directement la médecine de ville.
« On ne paye rien ! »
S’appuyant sur une étude commandée à TNS Sofres qui révèle que 24 % des Français se rendent aux urgences car «?on ne paye rien?», le président de la FHF, Frédéric Valletoux assure que l’extension de la dispense d’avance de frais permettrait de réduire le nombre de patients aux urgences. Ainsi, comme MG France, mais pour des raisons différentes, la FHF plaide pour la généralisation du tiers payant en ville.
Elle souhaite également revenir sur un acquis obtenu par les généralistes au début des années 2000 : le volontariat de la garde. Selon le baromètre, 43 % des Français affirment «?ne pas savoir où trouver un médecin de garde en ville la nuit et/ou le week-end?». La FHF y voit la conséquence directe du manque d’investissements des médecins libéraux dans la permanence des soins.
Enfin, la FHF souligne une fois de plus les conséquences néfastes de la liberté d’installation des libéraux sur la désertification médicale.Elle soutient ainsi que les Français sont de plus en plus préoccupés par l’accessibilité géographique. Selon son enquête, 29 % d’entre eux souhaitent qu’il y ait toujours un hôpital à proximité, « quel que soit son lieu d’habitation » (+10% par rapport à 2012). De nouvelles suggestions qui n’ont pas manqué de faire réagir les libéraux, la CSMF dénonçant « l’activisme anti-libéral » de la FHF.
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