Titulaire du diplôme inter-universitaire (DIU) Santé Société Migration de Lyon Saint-Etienne qui vise à acquérir des outils favorisant la compréhension et le travail auprès des personnes étrangères et exilées, Sarah Lecocq ne cache pas son envie de travailler pour une ONG et de venir en aide aux publics les plus fragiles. “J’ai toujours été tournée vers le monde. Il y a beaucoup de métissage dans ma famille et j’ai eu la chance de beaucoup voyager. Au collège j’ai entendu parler de Médecins sans Frontières et j’ai voulu devenir pédiatre pour les rejoindre”, explique-t-elle.
Réorientée après la première année d’études de médecine, elle éprouve un véritable “coup de coeur” pour le métier de sage-femme qui lui permet aussi d’envisager des missions à travers le monde. En avant-dernière année d’études, elle réalise un stage de trois semaines dans un hôpital mexicain et en dernière année, elle interroge, dans son mémoire de fin d’études, l’aptitude des sage-femmes qui ont réalisé des actions humanitaires internationales à mieux prendre en soins les femmes exilées.
Un guide pour aider les professionnels
Décrite comme « bienveillante, engagée et généreuse », Sarah Lecocq est bénévole auprès de l’organisation Gynécologie Sans Frontières (GSF). “Toutes les associations humanitaires demandent deux ans d’expériences à l’hôpital avant de sélectionner des candidatures. J’ai décidé de mettre ce temps à profit pour parfaire mes connaissances. J’ai par exemple suivi une formation de GSF en octobre 2021 à Strasbourg ”, indique-t-elle.
Depuis, elle anime environ une fois par mois des réunions de sensibilisation à la santé sexuelle ou de préparation à la naissance et à la parentalité auprès de publics en situation précaire dans des centres d’accueil d’urgence de Lens. “Je suis accompagnée par une sage-femme retraitée, bénévole elle aussi. Nous abordons de nombreux sujets - les relations inter-humaines, le consentement, les infections sexuellement transmissibles…- en nous appuyant sur un quizz. J’interviens de la même manière auprès de femmes migrantes enceintes afin de leur proposer des séances de préparation à la naissance”. Forte de ses différentes connaissances et expériences, Sarah Lecocq s’est lancée dans la rédaction d’un guide d’aide à la prise en charge des patientes étrangères qui sera mis à disposition des différents personnels et services de la maternité de Lens. “Je viens de le terminer. Dans le cadre de mon DIU Santé Société Migration, j’ai beaucoup échangé avec des femmes migrantes sur la manière dont elles avaient vécu le suivi de leur grossesse et leur accouchement dans des établissements en France. Ce qu’elles m’ont confié m’a aidé à construire une fiche technique”. Une affiche, sous forme de flyer, liste les numéros de téléphone de différents organismes et associations dont les missions et modalités de contact sont détaillées dans un document annexe. Les professionnels peuvent ainsi retrouver la présentation et les coordonnées de la Permanence d’accès aux soins (PASS), des lieux de dons de vêtements pour enfants, des centres d’accueil d’urgence, ou encore d’associations telles que les Restos du Coeur ou de la Fédération Gams qui lutte contre les violences faites aux femmes, dont l’excision.
Une équipe jeune et dynamique
Quant au fait d’exercer au centre hospitalier de Lens, Sarah Lecocq l’a aussi choisi. “J’ai réalisé un stage ici lors de ma troisième année d’études et j’ai beaucoup apprécié l’ambiance, que ce soit entre les collègues ou avec les médecins. J’ai vraiment besoin de me sentir bien dans mon travail. C’est le cas ici”, conclut-elle mais… résistera-t-elle à l’appel du large ?
Soumission chimique : l’Ordre des médecins réclame un meilleur remboursement des tests et des analyses de dépistage
Dans les coulisses d'un navire de l'ONG Mercy Ships
« Le matin, je me demandais si j’allais bosser ou si je fonçais dans un mur », une médecin partage ce qui l’a aidée à sortir du burn-out
Pédocriminalité : l'ex-chirurgien Joël Le Scouarnec renvoyé devant une cour criminelle