Un rapport propose de recentrer la coordination des soins sur le médecin généraliste

Publié le 14/02/2015

Crédit photo : BURGER/PHANIE

A lire le dernier rapport de l’IGAS, on se dit que les négociations sur la rémunération du travail d’équipe sont une belle occasion de manquée... Mandatés par Marisol Touraine il y a un an, les inspecteurs du ministère de la Santé ont procédé à un état des lieux de la façon dont fonctionne la coordination des soins en France. En résumé, trop de structures diverses fonctionnant trop souvent par pathologie, du type réseaux de soins, créés "au gré des plans de santé publique" et pas assez de transversalité. Le rapport pointe notamment le foisonnement de structures ad hoc pour les personnes âgées : CLIC (coordination gérontologique), MAIA (Alzheimer) et désormais PAERPA (personnes à risque de perte d’autonomie) dont les frontières se recoupent plus ou moins, dixit l’IGAS. "Cette situation conduit à organiser la coordination de la coordination, dans une fuite en avant nuisible tant à l’efficacité qu’à la lisibilité pour les principaux intéressés", pointent sans rire les hauts fonctionnaires. Naturellement tout ça n’est pas gratuit: 160 millions d’euros pour le financement des réseaux, 55 pour les MAIA, 60 pour les CLIC...

A la place, les Inspecteurs généraux lorgnent de façon insistante en direction du médecin traitant. Mais ils regrettent que le parcours de soins dont celui-ci est le pivot depuis 2005 soit construit dans une logique trop exclusivement financière et pas assez médicale et que les forfaits dont il dispose "ne comportent pas de contrepartie explicitée en termes de coordination." Après l’IRDES, les auteurs de ce rapport disent en revanche grand bien de la coordination organisée au plus près du terrain comme dans les maisons de santé pluridisciplinaires. Et ils estiment que c’est à ce niveau, autour du médecin généraliste, que la coordination des soins doit s’organiser demain. On en est loin, puisqu’à ce jour, l’IGAS a calculé que seuls 50% des dispositifs de coordination l’associent expressément et un peu plus du quart (27%) seulement sont validés par celui qui devrait être le chef d’orchestre...

A la place, l’IGAS pose pour principe qu’à l’avenir ce soit le généraliste -et personne d’autre- qui déclenche le recours à la coordination, quelque soit le dispositif envisagé, et même si le signalement ou la demande est fait par un autre professionel. Sur le plan organisationnel, l’inspection propose que "la coordination s’exerce au plus près du cabinet", quitte à s’inspirer de ce qui existe en MSP pour proposer quelque chose aux praticiens qui exercent en individuel. Ces derniers pouvant alors faire appel pour la fonction coordination, soit à ce qui existe en structures pluridisciplinaires, soit à des des structures de types CLIC par exemple. Après l’échec des négociations à la Cnamts, l’IGAS ne s’avance pas trop sur la tarification de la coordination. Elle avance une enveloppe moyenne annuelle de 350 à 400 millions d’euros, avec un maximum de 720 millions. Et pour le reste, elle suggère de confier le pilotage du dispositif aux ARS et la détermination des tarifs à deux directions du ministère de la santé -la DGOS et à la DGCS- avec peut-être, côté médecins, une extension de la ROSP pour financer la coordination, comme l’ont déjà suggéré d’autres avant l’IGAS.
 

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Source : lequotidiendumedecin.fr