Cancer du sein : lmportance de poursuivre le dépistage après 74 ans

Par
Publié le 14/10/2022
Article réservé aux abonnés
La Société française de sénologie et de pathologie mammaire (SFSPM) insiste sur l’importance d’un dépistage du cancer du sein chez les femmes après 74 ans, qui sortent du dépistage organisé.
Le vieillissement est le facteur de risque le plus important pour le cancer du sein

Le vieillissement est le facteur de risque le plus important pour le cancer du sein
Crédit photo : MAURO FERMARIELLO/SPL/PHANIE

Alors que le taux de mortalité a baissé, le nombre annuel de nouveaux cas de cancer du sein a presque doublé en 30 ans (58 000 par an). L’incidence augmente dans toutes les tranches d’âge, notamment chez les femmes les plus jeunes, de moins de 50 ans, et chez les plus âgées, de plus de 74 ans. Ces cas qui échappent au dépistage organisé seront mis à l'honneur lors des 42es journées de la Société française de sénologie et de pathologie mammaire (SFSPM) qui se tiendront du 9 au 12 novembre à Nice.

« Il faut faire évoluer le dépistage organisé du cancer du sein, le renforcer et l’adapter aux évolutions technologiques et sociétales. Les résultats de ce programme montrent une diminution régulière de la participation qui ne peut être imputée à la crise sanitaire », a souligné le Dr Luc Ceugnart, président de la SFSPM et chef du pôle d'imagerie au centre régional de lutte contre le cancer Oscar Lambret de Lille.

Le taux de participation de la population ciblée par le dépistage organisé du cancer du sein est d’environ 50 %, auquel s’ajoute 15 à 20 % de dépistage individuel, rapporte-t-il. « Les critères sociaux, de niveaux de revenu et d’éducation sont déterminants. Les populations défavorisées sont moins bien dépistées », constate-t-il.

Informer les femmes

La question du dépistage ne se pose pas pour les femmes de moins de 40 ans, en dehors des femmes à haut risque de cancer (prédisposition génétique, histoire familiale de cancer du sein), pour lesquelles les recommandations établies par la Haute Autorité de santé (HAS) en 2014 sont toujours d’actualité (consultation oncogénétique, surveillance clinique bi-annuelle et IRM mammaire annuelle).

La question est plus complexe pour les femmes de 40 à 50 ans puisque 15 % des cancers surviennent dans cette tranche d’âge. Pour le moment, le choix revient aux femmes qui doivent donc être correctement informées sur les avantages mais aussi les inconvénients de l'imagerie des seins (exposition aux rayons X, faux positifs…).

Des recherches sont en cours pour tenter de mieux définir le profil des femmes nécessitant un dépistage mammaire en fonction de leur risque personnel (étude européenne MyPeBS). La Commission européenne vient d’ailleurs de recommander un dépistage dès 45 ans.

Le vieillissement, un facteur de risque majeur

Un effort de communication doit être fait pour les patientes qui sortent du dépistage après 74 ans. Un grand nombre d’entre elles pensent qu’il n’est plus nécessaire d’effectuer ce suivi, ce qui entraîne une prise en charge à des stades tardifs. Or, le vieillissement est le facteur de risque le plus important pour le cancer du sein. Près d’un quart des nouveaux cancers du sein concernent des femmes de plus de 75 ans.

« Il n’y a aucune raison d’arrêter le dépistage. Un suivi clinique annuel est indispensable, malheureusement rarement effectué en raison notamment de la crise démographique médicale, mais aussi d’un déficit d’information des professionnels de santé », a déclaré le Dr Ceugnart.

Il ne s’agit pas de soumettre toutes les femmes à un dépistage organisé, mais il convient de les informer et de ne pas baisser la garde.

D'après une conférence de presse de la Société française de sénologie et de pathologie mammaire (www.senologie.com)

Christine Fallet

Source : Le Quotidien du médecin