Chaque année en France, 16 000 personnes sont touchées par un cancer de la tête et du cou. Environ 70 % d’entre elles sont diagnostiquées à un stade avancé. Face à ce constat alarmant, l’association Corasso lance une campagne de sensibilisation car les signes d’alerte restent méconnus.
Les cancers tête et cou représentent la 5e cause de cancer en France et le diagnostic est souvent trop tardif, alors que dans neuf cas sur 10, ces cancers pourraient être guéris s’ils étaient diagnostiqués à temps. Accélérer le diagnostic est essentiel pour éviter des complications et des séquelles parfois importantes et préserver la qualité de vie des patients.
De plus en plus de jeunes touchés
Les facteurs de risque des cancers tête et cou sont multiples. « Parmi eux, le plus connu est la consommation d’alcool et de tabac, principalement chez les hommes qui représentent 70 % des patients touchés par un cancer ORL, mais il ne faut pas sous-estimer les autres facteurs de risque », explique le Pr Haitham Mirghani, chirurgien ORL à l'hôpital européen Georges-Pompidou.
« L’écart avec les femmes tend actuellement à diminuer (augmentation du tabagisme féminin) et surtout, on observe depuis quelque temps, une évolution du "profil type" du patient », indique-t-il.
En effet, si les cancers tête et cou touchent principalement des personnes entre 50 et 64 ans, de plus en plus de jeunes, indépendamment de leur sexe, sont concernés, comme en témoigne Sabrina Le Bars (co-fondatrice de l’association Corasso) diagnostiquée alors qu’elle était enceinte de six mois ou encore Emilie Carré (secrétaire de Corasso) diagnostiquée à 22 ans, à la suite d'une voix cassée pendant plusieurs semaines.
« À la lumière de la campagne nationale de vaccination contre les HPV lancée récemment dans les collèges, l’impact des papillomavirus sur les cancers de l’oropharynx est désormais davantage connu : deux tiers des 5 000 cancers de la gorge sont liés à un virus HPV », ajoute le Pr Haitham Mirghani. L’alimentation et certains facteurs environnementaux pourraient avoir des liens avec l’apparition de tumeurs ORL, mais ils ne sont aujourd’hui pas pleinement identifiés.
Des symptômes initiaux banals
L’une des principales difficultés dans la détection des tumeurs ORL, tant du point de vue des patients que des médecins, provient du fait que les symptômes initiaux ne sont pas forcément douloureux.
Ils peuvent même apparaître banals, comme une ulcération qui ressemble à un aphte, un mal de gorge, une douleur à l’oreille, un écoulement nasal, une narine bouchée, une difficulté à déglutir, un enrouement persistant…
Face à ces symptômes qui ne paraissent pas urgents, nombre de patients retardent la consultation chez un médecin généraliste ou le spécialiste alors qu’ils nécessitent un avis médical dès qu’ils durent plus de trois semaines.
Campagne « Face aux symptômes »
À destination du grand public, mais aussi des professionnels de santé, cette campagne vise à bien mettre en évidence des symptômes qui peuvent être bénins mais qui doivent alerter, surtout s’ils durent plus de trois semaines. Des panneaux digitaux vont être posés dans les gares partout en France.
Sur les réseaux sociaux et YouTube, une série vidéo de dix témoignages (patients, médecins…) est visible ainsi qu’un film teaser autour de témoignages.
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