LE CANCER colorectal figure, en France, au troisième rang des cancers les plus fréquents. Environ 40 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année, et il est responsable de 18 000 décès. Le 27 mars aura lieu la 4e journée nationale d’information gratuite sur la prévention du cancer colorectal par coloscopie. Cette journée est conduite par un comité de pilotage, sous l’égide de la Fédération des spécialistes des maladies de l’appareil digestif (FSMAD). À cette occasion, quelque 3 200 cabinets de gastroentérologie et 600 établissements de soins recevront gratuitement pour informer le public. « On a gagné une bataille car aujourd’hui en France, il y a un dépistage. On a réussi à lever les tabous, on arrive à en parler », lance le Dr Jean-Christophe Letard, de la FSMAD. Le dépistage s’est généralisé depuis 2008. « Le dépistage en deux temps concerne 34 % de la population civile, c’est insuffisant », explique le Pr Robert Benamouzig, de la Société nationale française de gastroentérologie (SNFGE). Selon les experts, pour abaisser la mortalité par deux, il faudrait augmenter le nombre de coloscopie de 30 %.
Une population oubliée.
Un site internet, www.prevention-cancer-du-colon.fr a été créé. Il permet de trouver les coordonnées des spécialistes et des centres de soins qui participent pour prendre rendez-vous. Un questionnaire est également proposé aux internautes, pour qu’ils puissent évaluer le risque qu’ils courent de développer un cancer. « Toutes les personnes qui répondent à un ou plusieurs critères ne vont pas subir une coloscopie. Il y aura le filtre d’un médecin, qui déterminera s’il convient de pratiquer l’examen ou non », souligne le Pr Benamouzig.
Environ 4 % de la population française est concernée par le cancer colorectal. Cependant, tout le monde ne présente pas les mêmes risques. Le dépistage organisé aujourd’hui en France concerne les personnes qui ne présentent pas de risque particulier. La journée de sensibilisation s’adresse surtout à tous ceux qui présentent un risque élevé. C’est-à-dire aux personnes qui ont des cas de cancer dans leur famille, qui ont déjà eu un polype ou qui ont une maladie inflammatoire. « C’est la population oubliée. Ces personnes représentent 15 à 20 % des cancers. », explique le Pr Christophe Cellier, le président de la Société française d’endoscopie digestive (SFED). « Pour ces personnes, on propose une coloscopie en première intention. Mais nous avons du mal à atteindre ce groupe à risque. Or, si on enlève le polype suffisamment tôt, on tue le cancer dans l’œuf. »
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