L’Institut Mutualiste Montsouris à la pointe

Des lobectomies pulmonaires à thorax fermé

Publié le 12/01/2011
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Crédit photo : DR

LE TRAITEMENT chirurgical des cancers bronchiques non à petites cellules consiste le plus souvent en une lobectomie associée à un curage ganglionnaire médiastinal. Cette exérèse peut être réalisée selon trois techniques chirurgicales différentes. La plus répandue, la thoracotomie, utilisée traditionnellement, consiste en une large ouverture du thorax. L’intervention vidéo-assistée (VATS) permet une ouverture plus réduite du thorax. La thoracoscopie, pratiquée à l’institut mutualiste Montsouris, est une lobectomie faite sans ouverture du thorax. Seules 3 à 4 incisions de 5 à 12 mm sont nécessaires pour l’introduction d’un endoscope orientable relié à une caméra de haute définition dont l’image est projetée sur deux écrans et pour les instruments opératoires. En fin d’intervention, l’une de ces incisions est agrandie pour extraire le lobe pulmonaire. Une fois la tumeur extraite, l’intervention est complétée par la dissection et l’exérèse de tous les ganglions susceptibles d’être envahis. « Actuellement, cette technique ne s’applique qu’aux cancers bronchiques de stade I, pour lesquelles les examens préopératoires ne montrent aucune extension à un organe de voisinage, ni aucune extension aux ganglions », explique le Dr Dominique Gossot (chirurgien responsable du département thoracique). Les contre-indications sont les stades avancés et certains antécédents chirurgicaux. La durée moyenne de l’intervention (3 heures 40) est supérieure à celle d’une lobectomie avec thoracotomie (2 heures 20), mais les bénéfices pour le patient sont ailleurs.

De nombreux avantages pour le patient.

Le premier avantage de la thoracoscopie est l’importante réduction de la douleur post-opératoire. L’ouverture du thorax entraîne en effet des douleurs liées à la section des muscles, à l’écartement des côtes et au traumatisme des nerfs intercostaux. « On considère que les douleurs post-thoracotomies sont parmi les plus importantes et qu’elles entraînent des séquelles dans 15 à 20 % des cas. Elles peuvent aussi être à l’origine de complications respiratoires. De plus, plusieurs études montrent que le caractère invasif d’une thoracotomie a sans doute un impact sur l’évolution du cancer par l’immunodépression qu’elle provoque », souligne le Dr Dominique Grossot.

La durée d’hospitalisation est réduite (5-6 jours) et le retour à une activité normale plus rapide. Enfin, l’intérêt esthétique n’est pas à négliger, les cicatrices étant très discrètes.

Un seul inconvénient finalement : en France, cette intervention n’est réalisée qu’à l’Institut mutualiste Montsouris. Dans un pays comme le Japon, près du tiers des patients peuvent en bénéficier.

Conférence de presse organisée par l’Institut Mutualiste Montsouris.

 CHRISTINE FALLET

Source : Le Quotidien du Médecin: 8883