Oncologie

Keytruda : nouvel accès précoce dans le mélanome localisé

Par
Publié le 28/04/2023
Article réservé aux abonnés
Le laboratoire MSD France annonce un sixième accès précoce pour Keytruda (pembrolizumab) dans le mélanome localisé à haut risque de récidive.
Le mélanome en France touche 15 500 nouveaux patients par an

Le mélanome en France touche 15 500 nouveaux patients par an
Crédit photo : VOISIN/PHANIE

La Haute Autorité de santé a octroyé, le 23 février 2023, un accès précoce post-autorisation de mise sur le marché (AMM) à Keytruda (pembrolizumab) en monothérapie dans le traitement adjuvant des patients adultes et adolescents âgés de 12 ans et plus, atteints d’un mélanome de stade IIB/IIC. Son avis repose sur les résultats de l’étude Keynote-716.

Le mélanome en France touche 15 500 nouveaux patients par an et entraîne environ 1 900 décès par an. Il représente 4 % de l’ensemble des cancers et 1,2 % des décès par cancer. C’est l’une des maladies oncologiques dont l’incidence et le taux de mortalité ont augmenté de manière significative depuis 40 ans.

L’un des enjeux, après diagnostic, est d’éviter l’évolution de la maladie vers un stade avancé pouvant menacer le pronostic vital. Après la chirurgie, le risque de récidive avec un mélanome de stade IIB/IIC est de l’ordre de 40 % dans les trois ans et près d’un patient sur deux récidivera à un stade d’emblée métastatique ; 1 500 patients sont concernés chaque année par le stade IIB/IIIC.

Keytruda, immunothérapie des laboratoires MSD, est un anticorps monoclonal anti-PD-1. Il a déjà 16 indications disponibles dont six accès précoces dans le cancer de l’œsophage, le cancer du sein triple négatif aux stades précoces, le cancer du sein triple négatif au stade métastatique, le cancer de l’endomètre, celui du col de l’utérus, et 11 améliorations du service médical rendu (ASMR) de niveau III (modérées).

Diminution de 39 % du risque de récidive ou de décès

Sur la base des résultats de l’étude Keynote-716, la mise à disposition de Keytruda participe à augmenter les chances de survie des patients concernés. Cette étude de phase 3 randomisée en double aveugle versus placebo a évalué le pembrolizumab en monothérapie comme traitement adjuvant chez les patients atteints de mélanome IIB à IIC ayant eu une résection complète. Les résultats montrent une diminution du risque de récidive ou de décès de 39 % par rapport au placebo dans cette population de patients et une réduction du risque de métastases à distance de 36 %.

La Pr Caroline Robert, cheffe de service de dermatologie de l'institut Gustave Roussy, souligne qu’en cas de mélanome épais ou ulcéré, pour certains patients, le risque de récidive, est élevé avec, potentiellement, une évolution rapide vers une maladie métastatique. « Le pembrolizumab a montré qu’il pouvait significativement réduire ce risque. C’est aussi aujourd’hui, le seul traitement disponible pour ces patients », précise-t-elle.

Le mélanome a été la première indication de Keytruda. « Près de la moitié des patients diagnostiqués d’un mélanome métastatique sont encore vivants cinq ans après leur mise sous traitement ; on peut parler aujourd’hui de chronicisation de la maladie », rappelle le Dr Philippe Bonnard, directeur des affaires médicales oncologie MSD France. D’abord présent dans les stades avancés, keytruda remonte progressivement les lignes de traitement pour intervenir à des stades plus précoces de la maladie et ainsi améliorer les chances de guérison du patient.

Le pembrolizumab est un médicament à usage hospitalier dont la prescription est réservée aux spécialistes en oncologie ou aux médecins compétents en cancérologie. Il est administré en perfusion intraveineuse. Des effets indésirables d’origine immunologique ont été observés ainsi que des réactions sévères liées à la perfusion. Selon le type et la sévérité de l’effet indésirable, des corticostéroïdes doivent être administrés et Keytruda doit être suspendu ou arrêté définitivement.

D’après une conférence de presse des laboratoires MSD

Dr Alain Dorra

Source : Le Quotidien du médecin