Population à risque cancer pulmonaire

Le dépistage par scanner réduit la mortalité

Publié le 30/06/2011
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LE SCANNER hélicoïdal en basse dose tel qu’il a été utilisé dans l’étude NLST (National Lung Screening Trial) est susceptible de détecter des tumeurs à des stades précoces, d’où l’efficacité de ce type de dépistage pour réduire la mortalité. Le diagnostic du cancer pulmonaire est très souvent tardif. Il n’y a pas de signe d’appel précoce et dans 80 % des cas, il existe déjà des métastases au moment du diagnostic. À l’inverse, les séries de patients opérés montrent que les petits cancers T1N0 (moins de 3 cm) sont guéris à 80 %.

L’étude NLST a été menée entre août 2002 et avril 2004, chez 53 454 personnes à haut risque : des fumeurs de plus de 55 ans, ayant cumulé plus de 30 paquets-année.

Les participants ont été assignés à trois dépistages, c’est-à-dire un par an pendant trois ans, dépistage réalisé soit par scanner (n = 26 722), soit par radiographie du thorax (RT) de face (n = 26 732). En décembre 2009, on a collecté l’ensemble des données sur les cas de cancers pulmonaires.

Le taux d’adhésion au dépistage est de 90 %. Le taux d’examens de dépistage positifs est de 24,2 % avec le scanner hélicoïdal en basse dose et de 6,9 % avec la RT.

Les faux positifs ont été évalués : il y en a eu 96,4 % dans le groupe scanner et 94,5 % dans le groupe RT.

L’incidence du cancer pulmonaire est de 645 cas pour 100 000 personnes années (1 060 cancers) dans le groupe scanner et de 572 cas pour 100 000 personnes années (941 cancers) dans le groupe RT. Ce qui donne un rapport de taux de 1,13 (IC 95 % 1,03 à 1,23).

Il s’est produit 247 décès par cancer pulmonaire pour 100 000 personnes années dans le groupe scanner et 309 pour 100 000 personnes années dans le groupe RT. Cela représente une réduction de 20 % de la mortalité par cancer pulmonaire dans le groupe de dépistage par scanner hélicoïdal en basses doses (p = 0,004).

Le taux de décès de toutes causes a également été réduit dans le groupe dépisté par scanner, de 6,7 % quand on compare avec le dépistage radiographique.

L’étude NLST commencée aux États-Unis en septembre 2002 par le National Cancer Institute (NCI) a déjà été l’objet d’une précédente publication intermédiaire fin 2010 (lire « le Quotidien » du 28 janvier 2011), où déjà on faisait état d’une réduction de 20,3 % des décès dans le groupe dépisté par scanner et de 6,9 % de la mortalité globale.

New England Journal of Medicine, 29 juin 2011.

 Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : Le Quotidien du Médecin: 8992