Forme non à petites cellules

Le vandetanib fait ses preuves dans le cancer du poumon

Publié le 10/06/2009
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Crédit photo : SELLEM-DEMRI-VOISIN/PHANIE

De notre envoyé spécial

DANS LE CADRE du congrès de l’ASCO, le Pr R.S. Herbst (Texas), a présenté les résultats de l’étude Zodiac, qui montre l’efficacité du Vandetanib (Zactima), en association avec le docétaxel, dans le traitement de seconde ligne du cancer du poumon non à petites cellules (NSCLC), avec une augmentation significative de la survie sans progression (PFS).

Le vandetanib possède un double mécanisme d’action, antiangiogénique (VEGFR) et antiprolifération (inhibiteur EGFR et RET), ce qui laisse espérer un bénéfice important dans le NSCLC. Démonstration qui a fait l’objet d’un vaste programme d’études de phase III, l’étude Zodiac.

Dans cette étude, 1 391 patients ayant déjà reçu une chimiothérapie de première ligne ont été randomisés pour recevoir le docétaxel seul ou associé au vandetanib (100 mg/jour, en une prise orale unique). Les résultats parlent d’eux-mêmes, puisqu’on observe, après un suivi médian de 12,8 mois, une augmentation de la PFS de 21 % dans le groupe vandetanib : 17,3 versus 14 semaines (HR = 0,79 ; IC90 % : 0,70 – 0,90 ; p < 0,001)

Amélioration du taux de réponse.

On enregistre également une amélioration significative du taux de réponse objective (ORR), 17 % versus 10 % (p < 0,001). Peut-être plus important encore pour les patients, on note un allongement significatif du délai de détérioration des symptômes (HR = 0,77 ; 0,65-0,92 ; p < 0,001). Or on connaît l’impact désastreux de ces symptômes sur la qualité de vie. La seule nuance à apporter vient de la survie globale qui est bien augmentée sous vandetanib, mais de façon non significative (10,6 vs 10,0 mois, p = 0,196).

En ce qui concerne la tolérance, les effets secondaires sont dominés par la diarrhée, les rashs et les leucopénies. Au total 22 % des patients ont arrêté le vandetanib pour effets indésirables ce qui est relativement peu pour un traitement de seconde ligne. Enfin, certains effets secondaires particulièrement gênants sous chimiothérapie (nausées, vomissements, anémie), ont une incidence réduite sous vandetanib, sans que l’on sache expliquer ce phénomène.

Les résultats de Zodiac sont donc positifs et importants pour la qualité de vie des patients, conclut le Pr Herbst. Des résultats qui vont dans le même sens que ceux de l’étude Zeal, plus petite (534 patients) et où le vandetanib avait été associé au pemetrexed (à noter cependant, cependant, que, dans cette dernière étude, l’augmentation du PFS n’a pas atteint le seuil de significativité).

Vandetanib et erlotinib

Une dernière étude présentée à Orlando, Zest, a comparé le vandetanib (300 mg) et l’erlotinib (150 mg) chez 1 240 patients également en échec sous traitement de première ligne. Initialement conçu comme une étude de supériorité, Zest a de fait mis en évidence l’équivalence des deux traitements, sur le PFS, la survie globale, le contrôle des symptômes.

› Dr ALAIN MARIÉ

Le Quotidien du Mdecin

Source : lequotidiendumedecin.fr