Dépistage du cancer du sein

Un taux de participation à booster

Publié le 12/05/2011
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L’INSTITUT de veille sanitaire (InVS) a rendu publiques les données de participation au dépistage organisé du cancer du sein sur l’ensemble du territoire pour l’année 2010. Avec un taux de 52 %, contre 52,3 %, c’est la première année où l’on observe une petite diminution du nombre de femmes dépistées. C’est le premier infléchissement depuis la mise en place de ce programme en 2004. Elles sont quand même 2 millions 360 000 à avoir bénéficié du dépistage, mais comme le note l’InVS, il semble qu’un plateau ait été atteint dès 2007 après de fortes augmentations au cours des premières années, de l’ordre de 5 % par an : 40,2 % en 2004, 44,8 % en 2005, 49,3% en 2006 ; 50,8% en 2007. Le taux a ensuite atteint 52,5 % en 2008.

Des différentes régionales.

Les écarts demeurent très importants entre les régions. Les Pays de la Loire, l’Aquitaine, la Bretagne notamment affichent des taux supérieurs à 60 %, les régions Midi-Pyrénées et PACA ne sont respectivement qu’à 47 et 45 %. Quant à l’Ile-de-France, elle arrive en bas de l’échelle avec un taux de 39,8 %. La Corse fait également figure de mauvais élève avec 40,4 %. Ces inégalités se retrouvent au sein des régions, ainsi en Ile-de-France, Paris est la ville où le dépistage organisé est le plus faible (27,1 %), alors que cinq départements, la Haute-Vienne, le Cher, le Lot-et-Garonne, les Landes et le Maine-et-Loire, ont des taux particulièrement élevés, compris entre 65 et 70 %. Si certains conseils généraux ont mené des actions de sensibilisation plus tôt, l’adhésion dépend surtout du niveau socio-éducatif. Ainsi, les femmes des milieux défavorisées se font rarement dépister, alors que celles appartenant aux classes moyennes adhèrent relativement bien au programme de dépistage organisé. Quant aux femmes de niveau social élevé, elles préfèrent le dépistage individuel auprès de leur gynécologue. Elles échappent donc aux statistiques de l’InVS, qui estime qu’environ 10 % de la population féminine bénéficient d’un dépistage individuel. Si l’on prend en compte cette estimation, environ 62 % des femmes âgées de 50 à 74 ans ont été dépistées en 2010 dans notre pays, alors que l’objectif européen est d’obtenir un taux de participation de70 %.

De nouveaux efforts de sensibilisation nécessaires.

Si une accélération du pourcentage d’adhésion au dépistage organisé ne fait pas un bond significatif au cours des prochaines années, on risque aussi de rester loin des ambitions du plan Cancer 2009-2013, qui vise une augmentation de 15 %, voire davantage dans les départements les plus en retard. De nouveaux efforts de sensibilisation des femmes concernées, mais aussi des professionnels de santé vont devoir être déployés, notamment pour toucher les populations les plus défavorisées chez lesquels les actions de dépistage et de prévention sont difficiles à développer.

 Dr MARINE JORAS

Source : Bilan spécialistes