Une réhabilitation personnalisée

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Publié le 12/04/2018

Selon la localisation du cancer, la réhabilitation sexuelle prend différentes formes. Dans le cancer de la prostate, la réhabilitation pénienne peut s’effectuer au moyen d’injections intracaverneuses, d’applications intra-urétrales de produits inducteurs de l’érection, de médicaments per os (IPDE5), ou avec le vacuum. « Elle devrait être systématique après prostatectomie radicale avec conservation des bandelettes vasculonerveuses, afin d’augmenter les chances de récupération de l’érection. De plus, elle ne devrait pas être limitée à une approche purement pharmacologique, certains patients n’y adhérant pas. Elle doit être suffisamment longue (pour que les nerfs de l’érection récupèrent) et précoce (il ne faut pas attendre la fin des troubles de la continence urinaire pour la débuter, par exemple) », affirme le Pr Éric Huyghe (Toulouse).

La rééducation pénienne peut être commencée en postopératoire immédiat et poursuivie pendant dix-huit mois. Il n’existe, à l’heure actuelle, aucune donnée scientifique prouvant la supériorité d’une méthode par rapport aux autres. « Le plus important, c’est que le patient se sente bien avec sa réhabilitation, car il doit l’effectuer pendant plusieurs mois. Un traitement inducteur par injections intracaverneuses ou application intra-urétrale peut être intéressant, car les résultats sont souvent rapides, encourageant ainsi le patient à être actif dans sa réhabilitation. Il faut également travailler sur l’excitation sexuelle, et inciter le patient à avoir au moins une érection par semaine, et, si possible, des rapports sexuels », souligne le Pr Huyghe.

Après chirurgie du cancer du rectum, les patients peuvent suivre les mêmes protocoles de réhabilitation qu’après prostatectomie.

Chez les femmes, après un cancer gynécologique, les dilatateurs vaginaux sont souvent proposés, mais beaucoup de patientes ne les utilisent pas par crainte ou inconfort. « Il faut savoir les conseiller. Par exemple, certains dilatateurs siliconés sont beaucoup plus agréables, et permettent aux femmes de les utiliser sans provoquer de gêne », indique le Pr Huyghe.

Enfin, il faut s’intéresser aux couples : la réhabilitation sexuelle ne peut s’effectuer correctement sans l’investissement du, ou de la, partenaire.


Source : Le Quotidien du médecin: 9656