Le risque d’épilepsie à court terme après un traumatisme crânien (TC) est élevé. Combien de temps reste-t-il augmenté ? Une étude à l’échelle de la population danoise permet de préciser les choses : dix ans après le TC, le risque d’épilepsie demeure augmenté. Ce qui peut donner une indication pour la prise en charge des patients après un TC.
Jack Christensen et coll. se sont aidés des données recueillies dans le « Danish Civil Registration System » (CRS). Ils ont étudié plus de 1,6 million de personnes nées au Danemark entre 1977 et 2002 et suivies pendant toute cette période. Des informations sur les blessures traumatiques à la tête et l’épilepsie ont été obtenues dans le « National Hospital Register ». Dans la population, 78 572 personnes ont eu au moins un TC. Par ailleurs, un diagnostic d’épilepsie a été posé chez 17 470 personnes, parmi lesquelles 1 017 avaient subi un TC avant le diagnostic. Les antécédents familiaux ont été recherchés. L’équipe a comparé les risques relatifs d’épilepsie chez les personnes ayant eu des TC légers et sévères avec les personnes n’ayant pas eu de TC.
Augmente avec l’âge.
Ainsi, le RR d’épilepsie est multiplié par 2 après un TC léger et par 7,4 après un TC grave. Le risque est un peu plus élevé chez les femmes que chez les hommes et il augmente avec l’âge du sujet au moment du traumatisme.
Le taux de survenue d’épilepsie est le plus élevé pendant les années qui suivent immédiatement le TC.Par exemple, après un traumatisme grave, le RR est multiplié par plus de 5 pendant les 2-3 ans après le TC. Mais l’excès de risque existe, en fait, tout au long des dix années qui suivent, que ce soit après un TC léger ou un TC grave.
L’incidence de l’épilepsie est plus forte chez les personnes qui ont subi un TC et qui ont un passé familial d’épilepsie, avec une multiplication par 6 du RR après un TC léger et par 10 après un TC grave, comparativement à ceux n’ayant pas les mêmes antécédents familiaux.
« Le travail de Christensen et coll. est d’une taille et d’une précision remarquables. Il est d’une très bonne tenue statistique, de telle sorte qu’il pourrait être accepté comme étude de référence », apprécient deux commentateurs.
La décision de donner des antiépileptiques prophylactiques après un TC est un dilemme clinique. L’estimation du risque précisée par ce travail pourrait aider les décisionnaires.
The Lancet, vol. 373, 28 mars 2009, p. 1105-1 110 et commentaires p. 1060-1 061.
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