Les para-ostéo-arthropathies de hanche, ou ossifications péri-articulaires, représentent une pathologie non exceptionnelle, de traitement délicat. Nous n’envisagerons ici que les para-ostéo-arthropathies neurogènes (POAN) de hanche. Leur étiopathogénie n’est pas encore complètement comprise, et les moyens de prévention sont souvent insuffisants. Elles sont le fait de diverses atteintes du système nerveux central : traumatisme crânien (TC), accident vasculaire cérébral (AVC), blessure médullaire ou anoxie cérébrale.
En fonction de l’étiologie et de la gravité de l’atteinte, la récupération neurologique des patients est variable. L’état neurologique du patient doit bien être évalué, afin de poser une indication réaliste et adaptée la demande fonctionnelle.
Des centres de référence
Les ostéomes se développent autour des articulations. Ils sont toujours extra-articulaires. La capsule peut être amincie, mais elle est toujours respectée et constitue un plan de clivage permettant de contrôler l’exérèse. À l’hôpital Raymond Poincaré de Garches, 415 interventions ont été réalisées entre 1993 et novembre 2016. Au fil de l’expérience acquise, la pratique de la chirurgie a évolué pour s’adapter au mieux à cette pathologie et à ces patients souvent fragiles et qui présentent des séquelles neurologiques.
La réalisation d’une intervention chirurgicale nécessite une organisation et une planification rigoureuse, réalisées, au mieux, dans un service de rééducation, par une équipe pluridisciplinaire ayant l’expérience de cette pathologie.
Il faut opérer quand l’ostéome devient fonctionnellement gênant, quand la douleur n’est plus contrôlée et/ou quand apparaissent des signes de compression nerveuse tronculaire ou vasculaire. Il faut donc déterminer clairement le retentissement fonctionnel dû à l’ostéome et non aux troubles neurologiques. La décision d’opérer est collégiale, incluant évidemment le patient ou sa personne de confiance.
La date de la chirurgie est indépendante du délai écoulé depuis l’accident. La chirurgie précoce est possible. À côté des radiographies standards, la TDM 3D est indispensable pour déterminer la stratégie chirurgicale.
Toute intervention doit impérativement être assortie d’un contrat précis de gain fonctionnel. Il déterminera l’étendue de la résection, et non le désir de faire une résection complète qui expose à une morbidité accrue. Les deux risques principaux sont infectieux et hémorragiques, toutes le précautions doivent être prises en peri-opératoire afin de les éviter. Lorsque l’indication d’exérèse et le contrat qui en découle sont bien posés, le résultat fonctionnel est bon et durable.
D’après la conférence des Drs Philippe Denormandie (*), Nicolas de l’Escalopier (**), François Genêt (***)
(*) Service de chirurgie orthopédique, hôpital Raymond Poincaré (Garches)
(**) Service de chirurgie orthopédique, traumatologie et chirurgie réparatrice des membres, HIA Percy (Clamart)
(***) Service de médecine physique et réadaptation, hôpital Raymond Poincaré (Garches)
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