Stérilisation tubaire hystéroscopique

Le dispositif Essure, efficace à 99,7 % et bien toléré

Publié le 18/10/2011
Article réservé aux abonnés

LA STÉRILISATION hystéroscopique, ou tubaire, ou « contraception définitive », rendue possible par le dispositif Essure, a été autorisée en France par la loi du 4 juillet 2001. L’IGAS recommande que la stérilisation soit présentée « parmi les moyens de contraception » aux femmes majeures en âge de procréer souhaitant une stérilisation tubaire permanente comme moyen de contraception définitive et irréversible.

Des indications fondées sur la décision de la femme.

Les indications sont ainsi fondées sur la décision de la femme, dans le cadre de la loi de juillet 2001. Chez une femme dont la décision n’est pas définitivement prise ou âgée de moins de 35 ans, il peut être utile de s’aider de quelques éléments indicatifs que sont l’âge de la femme, son nombre d’enfants et l’âge du dernier d’entre eux, l’existence éventuelle de pathologies ou de contre-indications relatives à la grossesse, ou encore de difficultés de contraceptions, et enfin d’éventuels antécédents d’IVG.

Les implants Essure sont composés de fibres de polyéthylène téréphtalate, d’un alliage de nickel et de titane et d’acier inoxydable, des matériaux notamment utilisés en chirurgie cardio-vasculaire pour les endoprothèses, auxquelles ils ressemblent.

La technique de pose, en ambulatoire, est simple, efficace et rapide : elle s’effectue en moins de 10 minutes. Elle consiste à mettre l’implant dans la partie proximale de chaque trompe sous contrôle hystéroscopique. Le dispositif est guidé par un cathéter inséré par voie vaginale au moyen du canal opérateur d’un hystéroscope. L’implant est ensuite déployé et libéré du cathéter. Les fibres qui composent l’implant induisent une réaction tissulaire d’occlusion des trompes dans les trois mois qui suivent la pose, période pendant laquelle il est nécessaire d’utiliser un autre moyen de contraception.

Un test de confirmation indispensable

Après trois mois, un test de confirmation, radiographique ou échographique, doit être réalisé afin de contrôler le bon positionnement des implants. En cas d’anomalie, une hystérosalpingographie est alors nécessaire. Celle-ci a deux objectifs, confirmer la bonne position des implants et confirmer l’occlusion des trompes. Sa réalisation en seconde intention seulement, contrairement à la pratique recommandée aux États-Unis, mais préconisée en Europe, facilite l’observance des patientes.

L’efficacité du dispositif Essure a été évaluée à cinq ans grâce aux données issues des essais cliniques « pivot » et à celles qui sont issues de la base de données MAUDE (Manufacturer And User facility Device Experience) mise en place par la FDA, et qui regroupe les événements indésirables impliquant des dispositifs médicaux. Cette efficacité est de 99,74 % dans les essais pivot et le risque de grossesse est de 0,15 %.

Au total, la stérilisation tubaire hystéroscopique représente un moyen de contraception définitive et irréversible de choix. Elle devrait être présentée, selon le rapport de l’IGAS, « parmi les moyens de contraception » aux femmes concernées.

D’après le symposium Essure : « Essure, Standard of Care for Hysteroscopic Sterilization », dans le cadre du congrès de l’European Society for Gynaecological Endoscopy, Londres.

Dr GÉRARD BOZET

Source : Le Quotidien du Médecin: 9027