La luxation périlunaire du carpe est la perte de contact entre le capitatum et le lunatum. Elle est la conséquence d’un polytraumatisme dans 10 % des cas, et toujours le fait de traumatismes à haute énergie, en hyperextension plus ou moins bloquée (chute alors que le bras tient un guidon de moto) du poignet ou de chutes de lieu élevé.
En fonction du siège de l’impact, de l’énergie du traumatisme mais aussi de la position du carpe sous le radius, surviennent des luxations et des fractures des structures situées entre ou dans une même rangée. Il faut donc rechercher soigneusement les lésions inapparentes, essentiellement ligamentaires :
– dissociation scapholunaire isolée versus premier stade d’une luxation périlunaire, avec des lésions triquétrolunaires, susceptibles de dominer l’évolution ultérieure (désaxation du carpe et arthrose médiocarpienne secondaire) ;
– fracture isolée du scaphoïde versus le premier stade d’une luxation périlunaire, associée à des lésions ligamentaires extensives, scapholunaire et triquétrolunaire.
Rigueur diagnostique
Dans un quart des cas, la luxation périlunaire postérieure passe inaperçue à cause d’un manque de rigueur diagnostique et/ou d’une radio de profil mal lue ou mal, voire pas réalisée. L’œdème et l’empâtement du poignet sont différents de ceux des fractures du radius distal. Dans la majorité des cas, une autre fracture est associée, due à l’importance des forces traumatisantes (lésions au niveau du cadre antébrachial ou du coude, lésions intracarpiennes avec des fractures ostéochondrales du dôme du capitatum, de la pointe de la styloïde et des avulsions du pôle antérieur du triquetrum).
La prise en charge en urgence doit : poser le diagnostic ; analyser les radiographies et identifier les lésions associées ; réduire la luxation et la stabiliser pour permettre une cicatrisation ligamentaire et une consolidation osseuse ; et réduire le taux de complications (raideur du poignet, nécrose du semilunaire). L’arthrose posttraumatique due aux lésions cartilagineuses est en revanche inévitable.
Les meilleurs résultats sont obtenus quand la chirurgie réalisée au cours de la première semaine. Le seul traitement d’éventuelles fractures carpiennes associées ne suffit pas. Il existe plusieurs possibilités thérapeutiques selon le délai écoulé depuis le traumatisme :
– Les formes vues en urgence, qui doivent être réduites et stabilisées dans les heures ou les jours suivant le traumatisme selon l’état du patient ;
– Des luxations périlunaires vues avant la sixième semaine, dont la réduction est parfois encore possible ;
– Des luxations chroniques, au-delà de 6 semaines, paradoxalement bien tolérées, dont la réduction sera quasiment toujours impossible, même au prix de la résection des structures ligamentaires interposées ;
– Enfin, de rares cas vus plusieurs années après le traumatisme, à la suite de rupture des fléchisseurs de l’index et du majeur. (fig. 10 et 11)
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