Depuis le 5 janvier, l’Igloo ouvre trois nuits par semaine à Val Thorens. Cette infirmerie de dégrisement est le nouveau dispositif expérimental créé par le SAMU 73 pour faire face au phénomène émergent de l’alcoolisation en stations. « Nous avons peu de traumatismes de jour sur les domaines skiables, c’est surtout la nuit que nous arrivent les comas éthiliques, les victimes de rixes et de chute, en majorité des jeunes étrangers », note le Dr Hoareau (CH de Bourg-saint-Maurice). « Cette réalité du binge drinking à la neige correspond depuis quatre ans à un nouveau segment porteur du tourisme alpin, souligne le Dr Daniel Habold, directeur départemental du SAMU 73 (CH de Chambéry), avec des tours opérators qui drainent des jeunes publics scandinaves sur le thème de la bonne éclate dans les Alpes française. »« Les médecins ne sont pas équipés en cabinet pour intervenir, constate le Dr Nicolas Etoré (les Arcs 1850). Ce sont les hôpitaux qui sont saturés. »
« Les hôpitaux de proximité sont à 45 minutes ou une heure des stations, et les conditions hivernales en altitude agravent les risques d’hypothermie, explique le Dr Habold. D’où l’intérêt d’un dispositif innovant comme l’Igloo, qui fonctionne avec un réseau d’une trentaine d’ambassadeurs du respect, des jeunes médiateurs chargés de la prévention et du repérage. Equipé de moyens de télémédecine, l’igloo peut accueillir jusqu’à cinq patients, mis en LSA et surveillés. » Un premier bilan de l’expérimentation sera tiré en avril. A la clé, ce sont les autres grandes stations concernées par le phénomène d’alcoolisation des neiges qui pourraient être dotées du même dispositif dès la saison prochaine : Val d’Isère, Tignes, La Plagne, Meribel-Courchevel et les Deux Alpes. Un travail de sensibilisation a aussi été entrepris à l’attention des tours opérators, spécialement les scandinaves. Mais les moyens de police restent limités. « Nous voyons arriver en haut des pistes des cohortes de jeunes Britanniques, Suédois ou Dannois qui ont bourré leurs sacs de bouteilles, témoigne le Dr Cauchy, ils redescendent sur des luges après les avoir vidées. » Aucun contrôle d’alcoolémie n’est pratiqué sur le domaine skiable. Seule l’ivresse publique pourrait y être sanctionnée, mais pas par les pisteurs, qui doivent en appeler au PGHM (peloton de gendarmerie de haute montagne) pour intervenir. L’argument assuranciel est aussi utilisé par les urgentistes, avec le signalement de l’état alcoolique des patients, souvent clause d’exclusion des contrats. Mais la montagne reste un sanctuaire de liberté. Même si les pistes des stations ne sauraient être considérés comme des espaces sauvages.
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