Le diabète, de type 2 (DT2) essentiellement, pèse aujourd’hui très lourd dans l’insuffisance rénale chronique (IRC), terminale (IRT) et en dialyse. Dans une étude publiée fin 1999, notre équipe avait montré une poussée inquiétante de l’IRC en dialyse liée au diabète (DT2 surtout) en France métropolitaine et plus encore Outre-Mer, passant entre 1989 et 1992 de 6,9 à 22,9 % (1). Depuis, les prévisions les plus alarmistes ont été largement dépassées. Aux États-Unis comme en Europe, 40 à 55 % des dialysés sont aujourd’hui diabétiques (40 % en France).
Les services de néphrologie français sont occupés pour moitié au moins par des insuffisants rénaux diabétiques, âgés, très lourds, arrivés encore très souvent chez le néphrologue bien trop tard, peu avant la dialyse et multicompliqués. Parmi eux, la « néphropathie diabétique » ne représenterait que 22 % des étiologies. Les néphrologues constatent que les diabétiques ont un accès réduit à la greffe et plus encore aux greffes préemptives (greffe programmée avant le passage en dialyse). En effet, la programmation d’une transplantation rénale implique que le patient soit vu suffisamment tôt, ce qui est rare pour les DT2.
Au total en France, le coût de l’IRT est colossal : 4,8 milliards d’euros pour 75 000 patients (en moyenne 64 000 €/an), ce qui correspondrait à plus de 2 milliards € pour les seuls IRT diabétiques – le coût par patient est plus élevé que celui des IRT non-diabétiques, avec certes une survie en dialyse plus courte mais émaillée de plus de complications graves et coûteuses.
Ces chiffres sont retrouvés dans tous les pays. Aux États-Unis, 30 % des dépenses liées à la prise en charge de l’IRT concernent les patients diabétiques.
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