L’ANALYSE publiée dans le « BEH » (n° 2, 25 janvier) a été réalisée à partir des données de questionnaires envoyés entre novembre 2007 et juin 2008 à un sous-groupe de 2 832 diabétiques de type 2 inclus dans l’étude ENTRED 2007. Le questionnaire interrogeait aussi les participants sur la vision qu’ils avaient de leur avenir avec le diabète tandis qu’une enquête menée parallèlement auprès du médecin soignant évaluait l’importance du retentissement du diabète.
Dans l’échantillon, 39 % des diabétiques étaient en surpoids et 40 % étaient obèses. Parmi eux, 18 % étaient traités par insuline, 9 % avaient présenté au moins une hypoglycémie sévère au cours de l’année passée, 26 % rapportaient une complication microvasculaire, 25 % une complication macrovasculaire. Par ailleurs 35 % d’entre eux avaient été hospitalisés une fois dans l’année précédente.
L’étude montre que le score mental reste stable avec l’âge tandis que le score physique décroît fortement. « À âge égal, les scores physiques et mentaux des personnes diabétiques de type 2 sont globalement inférieurs aux scores issus de l’enquête INSEE 2002-2003 en population générale »,soulignent Isabelle Bourdel-Marchasson et col..
L’étude confirme un résultat déjà observé en population générale et qu’avait aussi montré la précédente étude ENTRED (2001), à savoir que les femmes, diabétiques ou non diabétiques, ont une moins bonne qualité de vie que les hommes. Le score mental moyen de l’ensemble de la population étudiée était de 42,9 tandis que le score physique moyen était de 40,9. Chez les femmes, ces scores sont respectivement de 40,6 et 38,4, contre 44,7 et 42,7 chez les hommes. Quel que soit l’âge, « les deux scores étaient plus faibles chez les femmes », relèvent les auteurs.
Les auteurs notent également que le diabète de type 2 « semble avoir un effet de vieillissement prématuré particulièrement objectivable sur le score de QdV physique ». En revanche, chez les plus jeunes diabétiques de type 2, le score de QdV mentale est le plus affecté.
Lorsqu’on interroge leur vision de l’avenir avec le diabète, 66 % des diabétiques le perçoivent avec confiance ou grande confiance. Cette confiance augmente avec l’âge tandis qu’à âge égal, les femmes sont plus pessimistes que les hommes.
Prévenir les complications.
L’autonomie pour les activités de la vie quotidienne (courses, déplacements, téléphone, prise de médicaments, démarches administratives) diminue avec l’âge, là encore, plus particulièrement chez les femmes. Parmi les patients traités par insuline, 90 % des moins de 65 ans effectuent seuls leurs injections, pour seulement 20 % des femmes et 52 % des hommes de plus de 80 ans.
La satisfaction du soutien social reçu pour leur diabète est également meilleure chez les hommes que chez les femmes : 8 % des hommes se déclarent pas vraiment ou pas du tout satisfait contre 17 % des femmes. Le recours à une consultation psychiatrique est rapporté par 4,8 % des diabétiques de type 2 interrogés, plus souvent chez les femmes que chez les hommes (6,8 % contre 3,6 %) et plus fréquemment chez les plus jeunes. À noter que les médecins estiment que, pour 65 % de leurs patients, le retentissement de la maladie est peu important ou minime.
« L’existence de complications macrovasculaires apparaît déterminante sur le niveau des deux scores de QdV de même que l’existence d’hypoglycémies sévères, les complications microvasculaires apparaissant en revanche peu liées. ». Selon les auteurs, ce sont les conséquences du diabète plus que la maladie elle-même qui altèrent la qualité de vie des patients. La prévention des complications doit rester, disent-ils, « un objectif majeur » de la prise en charge des patients mais elle ne doit pas se faire, soulignent-ils, « au prix d’une majoration du risque d’hypoglycémies, qui, lorsqu’elles sont sévères, pourraient détériorer la QdV ». De même, le niveau de contrôle glycémique n’est, pas associé à une baisse de la qualité de vie que pour une HbA1c comprise entre 8 et 10 %, « ce qui doit être pris en considération lorsque les objectifs glycémiques sont déterminés pour le patient ».
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