Voilà les certitudes bel et bien ébranlées dans le diabète de type 2. Si l’activité physique et la perte de poids restent des recommandations essentielles, les espoirs concernant les bénéfices cardio-vasculaires à terme sont décevants, d’après une étude multicentrique de l’université de Pittsburgh. Au terme d’un suivi médian de 9,6 ans chez 5145 sujets diabétiques obèses ou en surpoids, le fait de suivre un mode de vie intensif avec régime restrictif et activité physique n’a pas significativement amélioré la morbi-mortalité cardio-vasculaire. Avec un critère principal composite regroupant la mortalité cardio-vasculaire toutes causes, les infarctus myocardiques, les accidents vasculaires cérébraux et l’hospitalisation pour angor, la survenue d’un événement a été constatée chez 403 patients du groupe intervention et 418 du groupe témoin (p=0,51).
De nombreux autres bénéfices ont en revanche été constatés. « Ceux-ci comprennent une amélioration de la fonction physique et de la qualité de vie, une réduction des facteurs de risque tels que le bilan lipidique et la pression artérielle avec un besoin moindre de médicaments, un meilleur sommeil, des bénéfices pour la santé psychologique et émotionnel », énumère le Pr John Jakicic, l’investigateur principal.
Il reste que les chercheurs ont du mal à se résoudre à ce constat décevant. Selon eux, l’absence d’effet pourrait être due au fait d’un encadrement médical resserré dans le groupe témoin (entretien annuel, intensification médicamenteuse, éducation thérapeutique), ce qui a pu contribuer à lisser les résultats. De plus, l’avantage en terme de perte pondérale s’est émoussé au fil du temps, passant d’un avantage de 4 % à la fin de la première année à seulement 2,5 % à la fin du suivi. La restriction calorique n’est peut-être pas la meilleure approche, la composition diététique pourrait avoir son importance, comme le suggère le régime méditerranéen.
The New England Journal of Medicine, publié le 24 juin 2013
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