Congrès de la Société américaine d’endocrinologie

Un vaccin antighréline contre l’obésité

Publié le 09/06/2011
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Crédit photo : BSIP

À QUAND LE TRAITEMENT miracle tant attendu contre l’obésité ? Pour bientôt peut-être, si l’on en juge par les résultats encourageants de l’équipe du Pr Mariana Monteiro, de l’université de Porto. Les chercheurs ont testé avec succès chez la souris un vaccin contre l’obésité ciblant la ghréline, une hormone digestive stimulant l’appétit. « Le vaccin antighréline en association à un régime et à l’exercice physique pourrait devenir une alternative dans le traitement de l’obésité », souligne le Pr Monteiro.

La ghréline favorise la prise de poids en augmentant l’appétit et les apports alimentaires tout en diminuant les dépenses énergétiques. Des études ont montré récemment que la chirurgie bariatrique, notamment le bypass gastrique, entraîne une diminution des taux de ghréline, suggérant ainsi qu’il existe un mécanisme hormonal concourant à l’amaigrissement obtenu.

Les chercheurs portugais ont ainsi développé un vaccin thérapeutique à l’aide d’un virus porteur non infectieux présentant la ghréline. La réponse immunitaire repose alors sur la production d’anticorps dirigés contre l’hormone de l’appétit. Pour évaluer l’efficacité du vaccin, l’équipe a comparé les deux groupes de souris ayant reçu trois doses, l’un de poids normal et l’autre obèse par suralimentation, à des souris témoins ayant reçu des solutions salines.

Non seulement les souris vaccinées avaient des taux élevés d’anticorps spécifiques antighréline, mais elles ont augmenté leurs dépenses énergétiques tout en diminuant leurs apports alimentaires. Dans les 24 heures suivant la 1re injection, les souris obèses ont mangé 82 % de la quantité totale des souris témoins et seulement la moitié une fois le protocole complet administré.

Les chercheurs ont pu constater que les effets du vaccin ont duré l’ensemble des 2 mois de l’étude, ce qui correspond à 4 ans de vie humaine, compte-tenu de l’espérance de vie estimée à 18 mois pour une souris. La tolérance du vaccin était bonne sans toxicité rapportée. De plus, les souris obèses vaccinées exprimaient moins de neuropeptide Y, un puissant neuromédiateur de l’appétit au niveau du système nerveux central, montrant que le vaccin régule la sensation de faim au niveau cérébral.

Le régime yoyo n’est pas un pis-aller

Autre thème abordé, le régime yoyo si décrié aurait des vertus… en tout cas chez les sujets obèses. Selon des chercheurs de l’université de l’Ohio à l’institut de biotechnologie Edison, mieux vaudrait alterner régimes hyper et hypocaloriques, plutôt que s’en tenir à un mode alimentaire riche en graisses. « La croyance populaire avait de quoi décourager les sujets obèses à maigrir», souligne Edward List, l’auteur principal.

L’équipe a ainsi montré que des souris passant d’un régime à l’autre toutes les 4 semaines pendant les 2/3 de leur vie vivent 25 % plus longtemps et ce avec un meilleur contrôle glycémique que les souris obèses restant suralimentées. Il apparaît même que les souris yoyo vivent aussi longtemps que des rongeurs témoins ayant un régime hypocalorique stable. La durée de vie était est de 2,04 ans pour les souris du régime yoyo par rapport à 1,5 pour celles obèses et 2,09 pour les témoins.

Les os à visage découvert

Dépister les femmes à risque de fracture d’un simple coup d’œil. C’est ce que suggère une équipe de la faculté de Médecine de Yale, en mettant en évidence qu’un visage marqué et ridé à la ménopause reflète une densité minérale osseuse de mauvaise qualité. « La peau et les os partagent des protéines en commun, explique le Pr Lubna Pal, auteur principal de l’étude dénommée Keeps. Chez les 114 participantes, les investigateurs ont évalué les rides sur 11 zones du visage à l’aide d’une échelle visuelle et la densité osseuse à l’aide de l’absorptiométrie biphotonique à rayons X et par un système portatif par ultrasons. « Plus les rides sont profondes, moins la densité osseuse est bonne, et ce indépendamment de l’âge et des facteurs connus pour influencer la masse osseuse », précis le Pr Pal.

> Dr IRÈNE DROGOU

Source : Le Quotidien du Médecin: 8979