Trois injections par semaine

Une insuline à très longue durée d’action

Publié le 16/12/2011
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UNE ÉTUDE clinique de preuve de concept, menée chez des diabétiques de type 2 non encore traités par insuline, a testé une insuline expérimentale d’action dite ultralongue, le degludec (Novo Nordisk), qui devrait être mise à la disposition des patients d’ici à deux ans.

Cette étude de phaseII a été conduite dans 28 centres de différents pays, chez 345 patients (de 18 à 75 ans) ayant un diabète de type 2 non contrôlé par le traitement (selon les recommandations). Tous prenaient de la metformine. Ces patients ont reçu, pour les uns, de l’insuline degludec à raison, soit d’une injection par jour, soit de trois injections par semaine et, pour les autres, de la glargine une fois par jour. Le principal critère d’investigation étant l’HbA1c à seize semaines (entre 7 et 11 % à l’inclusion).

Le contrôle glycémique est comparable avec les deux insulines, qu’il s’agisse de l’hémoglobine glyquée (à 7,5 et 7,2 %), de la glycémie à jeun à la fin de l’étude, de la dose moyenne d’insuline hebdomadaire, du nombre des épisodes d’hypoglycémies (23 % dans les deux groupes), des effets secondaires, de la présence d’anticorps anti-degludec ou d’une réactivité croisée entre les produits.

La réduction de l’HbA1c était naturellement plus marquée que dans la vraie vie en raison de la surveillance rapprochée exercée dans un essai.

Le traitement du diabète de type 2 consiste idéalement en une combinaison de différents agents thérapeutiques, choisis pour leur efficacité, leur sécurité et leur facilité d’utilisation. Un médicament que l’on peut administrer trois fois par semaine est susceptible de faciliter l’observance et d’éviter un certain nombre d’effets secondaires.

Des études ont été et sont menées pour documenter la question de l’augmentation du risque de néoplasie associée à une concentration élevée de l’insuline circulante… Sans conclusion informative jusqu’ici, tant les données sont complexes. Les auteurs, Bernard Zinman et coll., rappellent que la mesure « thérapeutique » essentielle d’un diabète, modification du mode de vie et de l’alimentation, bénéficie d’un rapport bénéfice/risque inégalé.

The Lancet, en ligne le 10 mars 2011.

 Dr B. B.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9060