Les BIOLOGISTES s’en doutaient, mais n’en avaient jamais acquis la certitude. La forme en tire-bouchon d’Helicobacter pylori devait bien participer à la survie de la bactérie dans le milieu hostile de l’estomac.
Cette confirmation est enfin acquise, grâce à l’équipe de Nina Salama (centre de recherche sur le cancer Fred Hutchinson, États-Unis) : la forme a son importance, constatent-ils.
Cet aspect en tire-bouchon ou en vrille permet à H. Pylori de se glisser dans l’épaisseur du mucus gastrique, dont la consistance s’approche de celle d’un gel. Il est alors à l’abri de l’acidité gastrique et peut entamer son œuvre de colonisation.
Les chercheurs américains ont également découvert que quatre protéines sont essentielles à la création de l’hélice. Ils ont mis au point des bactéries dépourvues de ces protéines. Elles ne pouvaient réaliser une spirale correcte. Elles se sont montrées incapables d’infecter des souris. Lorsque les rongeurs étaient coïnfectés par des bactéries mutées et sauvages, ces dernières prenaient le pas sur les autres. Et pourtant les H. pylori privés de leurs quatre protéines clés ont été capables de s’infiltrer dans le gel d’une boîte de Petri, à la consistance proche de celle du mucus gastrique. Il semble donc que la forme de ces mutants (variant du bâtonnet au croissant) est responsable de leur incapacité à coloniser l’estomac des souris.
Les quatre protéines identifiées agissent sur la paroi bactérienne pour lui donner sa forme normale. Dès lors, l’équipe y voit un axe de recherche pour de nouveaux traitements contre H. pylori. Ainsi que vis-à-vis d’autres agents pathogènes hélicoïdaux comme le vibrion cholérique ou Campylobacter jejuni.
Cell 28 mai 2010.
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