LES ACIDES gras insaturés (AGI) comme les oméga-3 sont connus pour leurs effets bénéfiques cardio-vasculaires. Ils joueraient également un rôle clé dans la régulation du poids et du métabolisme.
À l’échelle de la société, rappelle un communiqué, l’épidémie mondiale d’obésité est due aux modifications du mode de vie. Au niveau individuel, l’hérédité joue un grand rôle. Les chercheurs se sont penchés sur un aspect particulier de cette hérédité.
Les cellules de certains organes comme le foie et surtout les intestins, rappellent-ils, possèdent des récepteurs spécifiques qui captent les lipides alimentaires et transmettent un signal au cerveau, au foie, au pancréas et au tissu adipeux. « Ce signal commande l’appétit, la préférence alimentaire et le stockage des graisses ingérées. » L’un de ces récepteurs, spécifique aux AGI comme les oméga-3, est codé par le gène GPR120. L’activation de ce récepteur active la production d’insuline et la sécrétion de peptides de la satiété. Ce récepteur intervient également dans l’appétence pour les graisses et la production d’adipocytes.
Les chercheurs ont créé une lignée de souris possédant une mutation inactivante du gène GPR120 (le récepteur n’est donc pas fonctionnel). Soumises à un régime riche en graisses et en glucides, ces souris développent une obésité bien plus rapidement que les souris témoins, ainsi qu’un diabète et une stéatose hépatique ; anomalies identiques en tout point à celles que l’on observe chez les sujets obèses et qui peuvent déboucher sur une cirrhose et un cancer du foie ainsi que sur une athérosclérose accélérée.
Les chercheurs ont séquencé le gène GPR120 et ont découvert une mutation - RH27OH - qu’ils ont analysée chez 14 500 personnes obèses. Cette mutation est présente chez 3 % des obèses, elle neutralise le récepteur et elle augmente de 60 % le rsisque de développer une obésité. Chez les sujets porteurs de cette mutation, les AGI ne déclenchent pas le signal qui active les voies métaboliques telles que la production d’hormones de la satiété.
GPR120 pourrait devenir une cible pour les futurs traitements de l’obésité et des maladies hépatiques liées au surpoids.
*Laboratoire « Génomique et maladies métaboliques » (CNRS/Université de Lille/Institut Pasteur de Lille, Fédération de recherche EGID et Imperial College de Londres).
Nature en ligne, 19 février 2012.
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?
Maintien des connaissances et des compétences
La certification périodique marque des points