Le virus Epstein-Barr lié à 7 maladies auto-immunes dont le lupus et le diabète

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Publié le 16/04/2018
virus Epstein-Barr

virus Epstein-Barr
Crédit photo : Phanie

Plusieurs études ont déjà montré une association entre l’infection par le virus d’Epstein-Barr (EBV, qui provoque la mononucléose infectieuse) et le développement de diverses maladies auto-immunes, et en particulier le lupus. Une nouvelle étude, dont les résultats sont parus dans « Nature Genetics », montre l’implication d’EBNA2, une protéine produite par l’EBV, dans cette association.

Cette protéine virale, produite par le virus quand celui-ci infecte les cellules B humaines, peut activer des gènes associés avec une augmentation du risque d’auto-immunité. EBNA2 va en effet recruter des facteurs de transcription (FT) humains et, avec eux, activer certains loci associés au risque de lupus.

Un rôle majeur des cellules B infectées

Les associations génétiques à l’origine des maladies sont très complexes à élucider et les interactions gènes/environnement ajoutent une couche de complexité. Les chercheurs ont utilisé un algorithme nommé RELI pour identifier les loci associés au risque de développer un lupus et qui se lient aussi à EBNA2, en comparant des personnes ayant développé cette maladie auto-immune (MAI) avec des personnes non atteintes.

Ils sont parvenus à des résultats suggérant fortement un rôle majeur des cellules B infectées par l’EBV et exprimant EBNA2 dans le développement du lupus. « Nous avons été surpris de constater qu’environ la moitié des loci humains connus pour contribuer au risque de lupus étaient aussi des sites de liaison d’EBNA2 », indique le Dr John Harley, auteur principal de l’étude. « Ces résultats suggèrent que l’infection à EBV peut conduire à activer ces loci et contribuer au risque individuel de développer la maladie. » D’autres MAI ont montré une forte association avec EBNA2 : la sclérose en plaques (SEP), la polyarthrite rhumatoïde (PR), le syndrome de l’intestin irritable (SII), le diabète de type 1 (DT1), l’arthrite juvénile idiopathique et la maladie cœliaque.

Les auteurs notent que quatre des 20 principaux facteurs de transcription présents avec EBNA2 sur les loci associés au risque de développer une MAI (soit MED1, p300, NFkB1 et NFkB2) peuvent être ciblés par au moins un médicament déjà existant. « Ces résultats offrent des perspectives pour le développement de futures thérapeutiques permettant de manipuler l’action de ces facteurs de transcription chez les individus portant des loci associés au risque de MAI », concluent-ils. 

 


Source : lequotidiendumedecin.fr