Deux études sur bois et charbon

Les combustibles traditionnels mis en cause

Publié le 08/02/2011
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Des scientifiques* avertissent de dangers potentiels sur la santé de la fumée dégagée par les chauffages utilisant le bois comme combustible. De millions de personnes utilisent des cuisinières à bois et/ou la chaleur de la cheminée ou brûlent des bûches.

Une étude montre que les particules invisibles inhalées à partir de la fumée de combustion du bois sont porteuses de dangers potentiels.

Loft et coll. s’appuient sur les nombreuses preuves scientifiques qui ont relié les microparticules émanant des moteurs Diesel à des maladies chroniques telles que l’asthme et la bronchite.

Ils ont analysé l’air d’un village au Danemark où la plupart des habitants utilisent une cuisinière à bois. Ils ont comparé à l’air d’un champ voisin en pleine campagne. Les particules présentes dans l’air du village étaient d’une dimension potentiellement dangereuse, c’est-à-dire suffisamment petite pour être inhalée jusqu’au plus profond des bronchioles les plus fines. Et cet air contient de plus des polycarbures aromatiques polycycliques, qui comportent des carcinogènes probables.

Endommager le matériel génétique.

Testées sur les cultures de cellules humaines, ces particules sont montrées capables d’endommager le matériel génétique, d’induire des phénomènes inflammatoires et d’activer les gènes des voies liées aux pathologies connues.

D’autres chercheurs** observent un effet néfaste de l’émission des polluants associés au chauffage et à la cuisine utilisant le charbon comme combustible, sous la forme d’une réduction de taille chez les enfants. Irva Hertz-Picciotto et coll. ont mené une étude longitudinale en Tchéquie (1994-1998), chez 1 133 enfants évalués à la naissance, puis à l’âge de 3 ans. Un questionnaire détaillé portant sur les combustibles utilisés et le mode de vie (tabagisme, usage des boissons alcooliques…) a été rempli par les parents. Au total, les chercheurs montrent que les enfants ont à l’âge de 3 ans, une taille significativement réduite d’1,3 cm, dans les foyers où le charbon est utilisé, comparativement aux autres.

* Chemical Research in Toxicology, 5 février 2011.

** Archives of Pediatrics & adolescent Medicine, 7 février 2011.

 Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : Le Quotidien du Médecin: 8902