Né du Téléthon, le Génopole fête 20 ans d'innovation dans la génomique

Par
Publié le 07/12/2018
genopole

genopole
Crédit photo : S. Toubon

Alors que s'ouvre ce soir l'édition 2018 du Téléthon, le Génopole, pour lequel tout est parti de l'Association française contre les myopathies (AFM), fête ses vingt ans cette année. C'est afin d'accélérer la découverte de médicaments innovants contre les maladies rares, que cette association de parents d'enfants atteints de myopathies a imaginé le projet dans les années 1990.

Vingt ans après son ouverture en 1998, le premier « biocluster » français, piloté par Pierre Tambourin jusqu'en 2017, continue d'innover. Le Génopole, qui vise l'aménagement de 15 000 m2 supplémentaires d'ici à 2021, a annoncé vouloir développer 4 filières de biotechnologies en santé et en environnement.

Territoire resserré pour une thématique resserrée

Comme l'a rappelé Jean-Marc Grognet, directeur général actuel, le Génopole rassemble « sur un territoire resserré » à Évry-Corbeil sur la « thématique resserrée de la génomique » des acteurs qui d'ordinaire ne travaillent pas ensemble, chercheurs du public et entrepreneurs privés.

« Le Génopole rassemble le triangle de la connaissance, a-t-il expliqué. Le Génopole, c'est l'université d'Évry, 17 laboratoires académiques, près de 200 entreprises qui y sont passées, dont 87 aujourd'hui. Le point focal, c'est le patient avec la création de l'hôpital sud-francilien qui comporte 3 000 professions de santé. Au total, le Génopole, c'est un chiffre d'affaires de 214 millions d'euros et près de 623 millions levés depuis 2008. »

Le Génopole, qui n'intervient pas dans les lignes directrices des laboratoires des entreprises, se définit comme un modèle original « aménageur de la science ». « Il favorise les contacts car on peut aller d'un site à l'autre à pied », explique Jean-Marc Grognet.

Des travaux au stade clinique

Au cœur du biocluster, le GIP (Groupement d'intérêt public) soutient la recherche génomique des 17 laboratoires académiques. L'unité InteGrare (Inserm), créée et dirigée à Généthon par Anne Galy, est dédiée à la correction génique de maladies rares du système immunitaires, du métabolisme ou du muscle squelettique. Des essais cliniques sont en cours, notamment dans la maladie de Wiskott-Aldrich. Quant au CNRGH (Centre national de recherche et de génomique humaine), c'est le 1er centre français et dans le top 3 européen en capacité de séquençage. 

Le Génopole, qui a l'ambition de devenir à l'horizon un cluster de dimension mondiale, va investir dans 4 filières : la médecine personnalisée, les thérapies génique et cellulaire, les biotechnologies industrielles pour favoriser la transition écologique, la génomique numérique.

Plan France génomique 2025

L'installation en 2019 du CRefix, centre de référence et d'expertise du plan France génomique 2025, en est l'illustration pour la médecine personnalisée. De plus, la société IntegraGen, qui identifie des prédispositions génétiques à des maladies, a été retenue pour exploitation de SeqOIA (AP-HP/Institut Curie/Institut Gustave-Roussy), l'une des deux premières plateformes de séquençage du plan.

Pour les thérapies innovantes, outre l'Institut I-Stem dédié aux cellules souches humaines, Génopole a pour point fort la société Yposkesi, 1er centre en Europe de production de médicaments de thérapie génique, notamment de vecteurs viraux. Créée en 2010 avec le soutien de l'AFM-Téléthon, la société prévoit de s'agrandir afin de multiplier sa production par 10 et l'emploi par 2 avec 300 salariés à l'horizon 2021.  

Dr Irène Drogou

Source : lequotidiendumedecin.fr