On s’en doutait quelque peu, mais en déployant de lourds moyens, une recherche originale Nord-Américaine est parvenue à lever une partie du voile sur la génétique du pied bot.
Il s’agit de la pathologie squelettique congénitale la plus commune puisqu’elle affecte un enfant sur mille. Il convient, en raison de son pronostic évolutif, de distinguer cette déformation fixée des simples anomalies posturales de modelage du pied parfois observées à la naissance. Le traitement de cette anomalie consiste en des plâtres correctifs successifs séquentiels (Ponseti) et/ou des interventions plus ou moins précoces dans les formes rebelles ou les plus sévères. Il était déjà noté que chez approximativement 25 % de ces enfants on retrouvait des antécédents familiaux, d’où l’intérêt d’une recherche génétique.
Cinq générations
Mais cette dernière ne se contentant pas d’une approche traditionnelle, a donc utilisé de nombreuses disciplines ancillaires de développement plus récent : le séquençage génétique humain, l’ingénierie moléculaire génétique sur modèle murin, la résonance magnétique. Grâce au repérage d’une famille de cinq générations présentant des cas sporadiques de pied bot, le gène PITX1, facteur de transcription dans le développement des membres, fut dans un premier temps mis en cause. Sa délétion ne s’avéra expliquer que de très rares cas familiaux. De même des anomalies au sein du chromosome 17q23 sont présentes dans quelque 5 % des pieds bots « familiaux ». Une autre délétion celle des gènes du facteur de transcription HOXC fut également retrouvée sur trois générations d’une famille de pieds bots. Ces différentes altérations génétiques ne rendent pas compte de tous les cas « familiaux » mais elles ouvrent la voie à la découverte de tout un spectre de défauts génétiques.
Apport de l'IRM
L’IRM est venue apporter un éclairage supplémentaire avec l’observation d’une hypoplasie des muscles latéraux. L’angio IRM a observé, dans ces cas, des anomalies vasculaires étendues sur le membre atteint. Cette recherche génétique approfondie avait selon les auteurs l’objectif d’un traitement beaucoup plus personnalisé du pied bot faisant prendre le relais du plâtre correcteur par l’usage d’une orthèse correctrice dynamique dans certains cas.
La génétique du pied bot n’a pas levé tous ses mystères mais à ouvert la voie à une perspective prometteuse dans les années à venir.
D’après les Drs Barrett Dobbs et Christina Gurnett. Présentation primée au Congrès 2017 de l’AAOS
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