Contraception orale

Leeloo, une pilule de première intention remboursée

Publié le 23/07/2010
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LA HAUTE AUTORITÉ DE SANTÉ (HAS) recommande la prescription d’une pilule de deuxième génération en première intention, depuis la mise en évidence du risque relatif accru d’accident thromboembolique attribué aux progestatifs des pilules de troisième génération, rappelle le Dr David Elia. Il ne faut cependant pas oublier que la diminution des doses d’éthinyl-estradiol réduit fortement ce risque, ajoute-t-il. C’est bien l’un des atouts de Leeloo Gé, qui est la première pilule de deuxième génération à ne contenir que 20 µg d’éthinyl-estradiol. Ce faible dosage assure en outre une diminution de l’ensemble des effets indésirables des estroprogestatifs les plus fréquents : céphalées, migraines, nausées, vomissements et prise de poids. Cette nouvelle pilule est également caractérisée par un faible dosage en lévonorgestrel (100 µg), comme le souligne le Dr Jean-Louis Thomas.

Leeloo est une pilule monophasique, c’est-à-dire un dosage constant en estrogène et en progestatif tout au long du cycle, un avantage en cas d’oubli. Ce schéma offre la possibilité de décaler facilement les règles en modifiant le nombre de jours sans comprimé, un souhait de plus en plus souvent exprimé par les femmes.

Leeloo s’appelle en fait Leeloo Gé, car c’est effectivement une pilule générique, mais son princeps n’a jamais été commercialisé en France, précise le Dr Thomas. Seule conséquence, qui n’est pas négligeable, un prix modéré : 2,50 euros pour une plaquette, 5,89 euros pour 3 plaquettes et un remboursement à 65 % par la Sécurité sociale.

Une méthode qui fête ses 50 ans.

Théramex, qui est aujourd’hui une société de la division Merck Serono (groupe Merck), contribue avec Leeloo Gé à l’élargissement du panel de la contraception, qui doit contribuer à offrir à chaque femme la méthode la mieux adaptée pour le contrôle des naissances. La pilule est plébiscitée par les Françaises, comme le rappelle le Dr Christian Jamin en insistant sur les atouts de cette méthode contraceptive qui fête ses 50 ans. Outre leur effet contraceptif (toutes les pilules estroprogestatives sont efficaces, avec un indice de Pearl inférieur à 1 %), elles diminuent la mortalité globale, comme vient de le confirmer une vaste étude prospective sur 46 000 femmes, qui sera publié prochainement dans le « British Medical Journal ». Les femmes qui prennent la pilule ont un taux de mortalité plus faible à âge égal et à facteurs de risque comparables, quelle que soit la tranche d’âge à une exception : les moins de 30 ans, précise le Dr Jamin. La pilule a bien d’autres avantages, poursuit-il : elle régularise les cycles, elle diminue le volume des règles, d’où un moindre risque de carence martiale et d’anémie, elle améliore les dysménorrhées… Elle a un impact favorable sur les pathologies gynécologiques, fibromes et endométriose, mais aussi sur le syndrome prémenstruel et la dysphorie prémenstruelle et sur les migraines cataméniales. Par ailleurs, la pilule n’augmente pas le risque d’infarctus du myocarde, comme l’a confirmé une étude suédoise publiée en 2007 (Fertil Steril 2007 ; 88 : 310-316), à condition bien entendu de respecter les contre-indications. Enfin, ajoute-t-il, toutes les pilules ont un effet favorable sur l’acné et sur l’hirsutisme.

Conférence de presse des laboratoires Théramex avec la participation des Drs David Elia (gynécologue, Paris) et Christian Jamin (endocrinologue-gynécologue, Paris), de M. Christophe Hubert (directeur général de Théramex) et du Dr Jean-Louis Thomas (conseiller scientifique de Théramex).

 Dr MARINE JORAS

Source : Le Quotidien du Médecin: 8759