Les anti-PCS K9 sont une nouvelle classe de molécules permettant de diminuer le LDL cholestérol. Les principales molécules en développement font l’objet d’un vaste programme clinique destiné à évaluer leurs effets lipidiques chez divers types de patients (hypercholestérolémie familiale, sujets intolérants aux statines, sujets sous hypolipémiant non à l’objectif de LDL…). Certaines études ont été prolongées afin d’évaluer l’effet de ces traitements sur le risque CV ; l’ensemble des données disponibles a permis de faire des méta-analyses de ces essais de faible puissance et le plus souvent de courte durée. Le résultat de ces divers travaux est concordant et indique que les anti-PCS K9 pourraient permettre une réduction d’environ 50 % du risque d’événements CV majeurs.
Dans ce contexte, l’étude OLSER est originale par sa méthode. Ainsi, au terme des études de phase 2 et 3 du développement de l’évolocumab, les patients n’ayant pas eu d’événements cliniques (74 % de la cohorte initiale) ont été enrôlés dans un nouvel essai, dénommé OSLER, afin d’évaluer à long terme divers effets de la molécule. Ils ont été randomisés, indépendamment du traitement reçu dans l’étude initiale, en 2/1 pour recevoir en ouvert de l’évolocumab (140 mg toutes les 2 semaines ou 420 mg par mois) en plus du traitement standard ou le seul traitement standard.
Un suivi de 11 mois
L’étude OSLER a donc permis de suivre en moyenne pendant 11,1 mois 4 465 patients (2 976 sous évolocumab et 1 489 sous traitement standard). Trois critères étaient évalués : la tolérance (critère principal), les effets lipidiques et les effets cliniques sur les événements CV majeurs.
Au terme du suivi, Il n’y a pas eu de différence significative dans l’incidence des effets indésirables sous traitement et sans traitement. Sous traitement la réduction moyenne du LDL a été de 61 % (passant en moyenne de 1,20 g/l à 0,48 g/l) et cet effet a été constant lors du suivi. L’incidence des événements CV a été de 2,18 % dans le groupe sous traitement standard et de 0,95 % sous évolocumab, soit une réduction significative du risque de 53 % (HR : 0,47 ; IC95 % : 0,28-0,78 ; p = 0,003).
En conclusion, les résultats de l’étude OSLER sont donc concordants avec ceux des autres études évaluant par des moyens différents les effets cliniques potentiels des anti-PCS K9. Cependant quelle que soit la méthode utilisée, le suivi global est relativement court (le plus souvent de moins d’un an) et la puissance du résultat reste limitée. Ainsi, ces résultats ne sont à considérer tout à la fois que comme indicatifs et encourageants mais ne permettent pas en l’état actuel d’affirmer que les anti-PCS K9 apportent un bénéfice clinique.Des essais de forte puissance sont en cours pour évaluer leur effet clinique réel.
Sabatine MS et al. Late breaking session II. N Engl J Med 2015;372:1500-09. DOI : 101 056/NEJMoa1500858
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