Dépistage du col de l’utérus

40 % des femmes de 45 à 65 ans échappent au frottis

Publié le 25/01/2016
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L’âge et le statut social jouent également un rôle important. Au-delà de 55 ans, les femmes ont moins tendance à faire un frottis, et 49 % des femmes bénéficiaires de la CMU-C ne font pas de frottis régulièrement. Enfin, Les femmes souffrant d’affection longue durée sont également moins dépistées, puisque 59 % des femmes diabétiques et 44 % des femmes séropositives ne font pas de frottis régulièrement.

Cette enquête a été publiée à l’occasion de la semaine européenne de prévention et de dépistage du cancer du col de l’utérus, lancé le 24 jusqu’au 30 janvier. L’INCA et le ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes ont lancé une campagne d’information avec pour slogan « Pour détecter le cancer du col de l’utérus, il n’y a qu’une seule solution : un frottis tous les 3 ans ».

Les kits d’autotests, une alternative valable

Les auteurs ont également procédé à une revue de la littérature en vue d’évaluer les différentes modalités d’organisation du dépistage du cancer de l’utérus. « Dans la littérature, il a été observé que des lettres d’invitation et de relance adressées à toutes les femmes non participantes permettaient d’améliorer sensiblement la participation au dépistage », expliquent les auteurs. Dans les expérimentations françaises de stratégies de lutte contre le cancer du col de l’utérus, les incitations initiales adressées aux femmes non dépistées au cours des 3 dernières années et les relances ont conduit à une augmentation du taux de couverture de 13,2 %.

Les tests d’autoprélèvement HPV, vaginaux ou urinaires ont également été identifiés comme des alternatives efficaces chez les femmes qui ne se font pas dépister malgré les rappels. Lorsque les lettres de relances sont accompagnées d’un kit d’autoprélèvement, le taux de participation se situe entre 18 à 26 % selon les études contre 2 à 10 % avec une lettre de relance seule.

L’intérêt des lettres de relance et des kits d’autoprélèvement a été confirmé par une enquête menée par l’INCa auprès de 1 000 femmes.

Cette étude médicoéconomique constitue la première phase d’une analyse permettant de caractériser les femmes ne réalisant pas de dépistage et les populations les plus vulnérables. Le but de cette première phase est de caractériser de façon fine les populations ciblées par le Plan cancer 2014-2019 et à évaluer au plan budgétaire l’impact à court terme de la mise en place du programme national de dépistage organisé dans le cadre fixé par cette action.

La phase 2 doit permettre d’anticiper les évolutions attendues du contexte de ce dépistage, de façon à en intégrer ou prévoir d’en intégrer les conséquences potentielles dès la mise en place du programme national de dépistage organisé.

Selon les chiffes de l’INCa, plus de 3 000 cas de cancers invasifs de l’utérus sont diagnostiqués chaque année et environ 1 100 patientes en décèdent. L’institut estime que 90 % des cancers du cancer du col de l’utérus pourraient être évités grâce au dépistage par frottis. Des lésions précancéreuses ou cancéreuses sont identifiées chez plus de 31 000 femmes chaque année.

Damien Coulomb

Source : Le Quotidien du Médecin: 9465