Covid : le vaccin Pfizer confère une protection de 90 % contre l’hospitalisation pendant au moins 6 mois

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Publié le 05/10/2021

Crédit photo : PHANIE

Alors que l’Agence européenne des médicaments (EMA) a ouvert la porte à l’injection d’une 3e dose du vaccin Pfizer/BioNTech (BNT162B2) contre le Covid-19 à la population adulte, une étude publiée dans « The Lancet » confirme des données précédentes sur l’efficacité contre le risque d’hospitalisation liée à la maladie d'au moins 6 mois après la 2e dose.

Menée par le réseau de santé américain Kaiser Permanente et Pfizer auprès de plus de 3,4 millions de Californiens entre décembre 2020 et août 2021, cette étude met en évidence une baisse d’efficacité dans le temps du vaccin BNT162B2 contre le risque d’infection, passant de 88 % dans le mois suivant l'injection de la 2e dose à 47 % après 5 mois. Mais l’efficacité contre le risque d’hospitalisation se maintient au moins six mois à 90 %, y compris en cas d'infection par le variant Delta.

Face à ce variant devenu dominant pendant la période d’étude (de 0,6 % en avril 2021 à près de 87 % en juillet 2021), l’efficacité du vaccin contre les infections a chuté de 93 % un mois après la 2e injection à 53 % après quatre mois. L'efficacité contre l’infection par d'autres variants que Delta est quant à elle passée de 97 % un mois après la vaccination complète à 67 % à 4 mois.

Une perte d’efficacité contre l’infection, mais pas d’échappement immunitaire

« Notre étude confirme que les vaccins sont un outil central pour contrôler l'épidémie et demeurent extrêmement efficaces pour prévenir les formes graves et les hospitalisations, y compris contre Delta ou d'autres variants préoccupants », assure, dans un communiqué, la Dr Sara Tartof, du Kaiser Permanente Southern California Department of Research & Evaluation et principale autrice de l'étude. « Les personnes infectées par le Covid-19 qui avaient reçu deux doses de vaccin l'ont été le plus souvent en raison d'une perte d'efficacité du vaccin avec le temps et non pas parce que tel ou tel variant échappe à la protection du vaccin », ajoute le Dr Luis Jodar, vice-président et médecin chef de Pfizer et coauteur.

Plusieurs limites sont mises en avant dans l'étude, et notamment l’absence d’indications sur le respect des mesures barrières ou sur les professions, plus ou moins exposées au risque d’infection. Par ailleurs, le séquençage était plus susceptible d'échouer chez les vaccinés en raison de charges virales plus faibles, « ce qui pourrait conduire à une surestimation de l'efficacité spécifique au variant », indiquent les auteurs.

La Dr Sara Tartof souligne également que, conformément aux récentes recommandations de la FDA, de son comité indépendant d’experts et des CDC, « les considérations relatives aux injections de rappel devraient tenir compte de l'approvisionnement mondial en vaccins Covid-19, car les personnes dans de nombreux pays du monde n'ont pas encore reçu de primo-vaccination ».


Source : lequotidiendumedecin.fr