Covid long : la plupart des symptômes d'une infection modérée disparaissent dans l'année

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Publié le 12/01/2023
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Crédit photo : Voisin/Phanie

La majorité des symptômes liés à une forme prolongée mais modérée ou légère de Covid-19 tendent à disparaître durant l'année qui suit l'infection, démontre une étude de cohorte israélienne, publiée ce 12 janvier, dans le « British Medical Journal » (BMJ).

« La plupart des symptômes ou des états qui se développent après une infection bénigne au Covid-19 persistent pendant plusieurs mois, mais reviennent à la normale au cours de l'année », affirment les auteurs. « C'est une bonne nouvelle, encourageante : la grande majorité des patients iront bien après un an », résume auprès de l'AFP Maytal Bivas-Benita, chercheuse à l'Institut de recherche israélien KI et coautrice de l'étude.

Les chercheurs ont analysé les données médicales de la deuxième caisse d'assurance maladie d'Israël, Maccabi Healthcare Services, dont près de deux millions d'adhérents se sont fait tester au Covid-19 entre le 1er mars 2020 et le 1er octobre 2021.

Moins de problèmes respiratoires pour les vaccinés

Un Covid de longue durée est caractérisé par la persistance de symptômes ou l'apparition de nouveaux symptômes plus de quatre semaines après une infection initiale. Les chercheurs se sont intéressés en particulier à 70 items et ont étudié leur évolution, d'une période précoce (30 à 180 jours après infection) à une plus tardive (180 à 360 jours). Près de 300 000 personnes ayant contracté le Covid sans hospitalisation ont été comparées à 300 000 personnes testées négatives, d'âge, sexe, et statut vaccinal semblable. L'âge moyen est de 25 ans, les deux sexes sont représentés à parts égales.

Une infection légère au Covid-19 était significativement associée à des risques accrus au cours des périodes précoces et tardives d'anosmie et de dysgueusie (risque relatif 4,59 au début de la période ; 2,96 en fin de période), de troubles cognitifs (1,85 ; 1,69), de dyspnée (1,79 ; 1,30), de faiblesse (1,78 ; 1,30) et des palpitations (1,49 ; 1,16) et avec un excès de risque significatif mais plus faible pour amygdalite streptococcique et vertiges. Dans tous les cas, les risques diminuaient au bout de six mois. Et les infections respiratoires n'impliquaient pas une surconsommation de médicaments, par rapport au groupe non infecté. Quant à la perte de cheveux, les douleurs thoraciques, la toux, les myalgies et les troubles respiratoires, ils n'ont augmenté de manière significative que pendant la phase précoce.

La vaccination diminue le risque de Covid long

Si les différences sont faibles entre hommes et femmes infectés, et selon les variants Alpha et Delta, elles se creusent entre vaccinés et non-vaccinés. Les patients immunisés présentaient un risque plus faible de dyspnée, et plus largement, de difficultés respiratoires, même si le risque était similaire pour les autres symptômes. « Une preuve supplémentaire en faveur des bénéfices de la vaccination même si elle n'empêche pas très bien la transmission virale », commente le professeur de médecine expérimentale Peter Openshaw (Imperial College de Londres).

Enfin, les enfants ont développé des effets moindres que les adultes au cours de la phase précoce du Covid-19, effets qui ont pour la plupart disparu à la fin de la période avec des résultats similaires pour les différents variants. 


Source : lequotidiendumedecin.fr