DIX-SEPT millions de comprimés de Tamiflu depuis mai dernier. Telle est la production réalisée par la Pharmacie centrale des armées (PCA). Un chiffre impressionnant pour lequel le ministre de la Défense, Hervé Morin, est venu féliciter les équipes, la semaine dernière, lors de son déplacement sur le camp d’Orléans-Chanteau (Loiret). « Les derniers lots sortent aujourd’hui des chaînes de fabrication. Et je sais que vous êtes prêts à redémarrer la production à tout moment si cela se révèle nécessaire. Permettez-moi de saluer la prouesse technique que vous avez réalisée », a-t-il souligné devant le personnel de la PCA.
Venu sur ce site dans le cadre du Plan de lutte contre la pandémie grippale, le ministre a rencontré Annick Pech, pharmacien en chef, et visité l’usine. « La Pharmacie centrale des armées produit des comprimés d’oseltamivir PG (pandémie grippale) dosés à 30 mg. Ces comprimés peuvent être coupés en deux et sont donc adaptés à un usage pédiatrique, souligne le commandant d’établissement, Annick Pech. Dans le cadre de la préparation gouvernementale à la lutte contre une éventuelle pandémie grippale, le ministère de la Santé a demandé dès 2004 au Service de santé des armées d’étudier la possibilité de fabriquer des comprimés d’oseltamivir, principe actif du Tamiflu. » La matière première sous forme de poudre et les excipients sont fournis par le ministère de la Santé. La PCA fabrique les comprimés et les livre ensuite en fûts scellés à une entreprise spécialisée qui les conditionne en boîte de cinq. Le stockage et la distribution sont assurés par le ministère de la Santé.
La prévention pour 3 millions de personnes.
Pharmaciens, officiers techniciens, préparateurs, opérateurs en pharmacie et techniciens de laboratoire, 110 personnes travaillent sur ce site de plus de 8 000 m2. Le stock permettrait de soigner 1,4 million de personnes ou de proposer un traitement préventif à 3 millions d’individus. Un effort rendu possible par la mobilisation de la PCA, le seul établissement étatique de production pharmaceutique de type industriel. « Nous pouvons produire à nouveau, à la demande du ministère de la Santé, des antiviraux de type Tamiflu qui sont partie intégrante du stock national constitué dans le cadre du plan national de lutte contre la pandémie », précise le pharmacien en chef. Aujourd’hui, les ordonnances portant sur le traitement sont à usage hospitalier uniquement.
Un an après sa dernière visite sur le site de Chanteau, Hervé Morin a également souhaité rappeler la mobilisation des infrastructures : six hôpitaux d’instruction des armées – Metz, Marseille, Bordeaux, Brest, le Val-de-Grâce et Saint-Mandé – disposent de laboratoires agréés pour faire des diagnostics de la maladie. « Tous nos hôpitaux militaires ont été habilités à accueillir les patients les plus gravement atteints par le virus. Quant aux équipes du Service de santé des armées, elles sont prêtes à participer aux campagnes de vaccination de la population dans les prochaines semaines », a rappelé le ministre de la Défense. Hervé Morin a également souligné l’importance des capacités logistiques. Certains sites de la Défense sont en effet utilisés pour stocker le Tamiflu, et d’autres ont été mis à la disposition de préfectures pour mettre en réserve des masques, comme dans l’Ain, l’Allier, la Drôme, l’Isère, le Puy-de-Dôme, le Rhône…
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