La vaccination réduit le risque de Covid long, confirme une analyse britannique

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Publié le 17/02/2022
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Crédit photo : S.Toubon

Les personnes vaccinées contre le Covid-19 ont moins de risque de développer des symptômes prolongés (au-delà de 4 semaines) de la maladie (fatigue, essoufflement, douleurs musculaires ou articulaires), met en évidence une analyse de 15 études disponibles sur le sujet, menée par l’Agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA).

Moins de risque de développer des symptômes prolongés

Sur les huit études examinant l'effet des vaccinations administrées avant une infection par le Sars-CoV-2, la plupart suggèrent que les personnes vaccinées (une ou deux doses) sont moins susceptibles de développer des symptômes prolongés par rapport aux personnes non vaccinées - à court et à long termes (de 4 semaines jusqu'à 6 mois après l'infection).

L'une de ces études estime que les personnes entièrement vaccinées étaient environ deux fois moins susceptibles d'avoir des symptômes persistants ≥ 28 jours que les non-vaccinés (OR = 0,51), alors que les participants partiellement vaccinés étaient à peu près aussi susceptibles d’avoir des symptômes prolongés que les non-vaccinés (OR = 1,04). Une autre montre que les sujets entièrement vaccinés étaient moins susceptibles de développer un trouble olfactif après l'infection que les non-vaccinés (OR = 0,31).

Selon une troisième, les vaccinés avec deux ou trois doses étaient de 54 % à 83 % moins susceptibles de déclarer 7 des 10 symptômes les plus fréquemment signalés. Et contre la plupart des symptômes, l'efficacité du vaccin était la plus élevée chez les participants plus âgés (> 60 ans) et la plus faible chez les plus jeunes (19 à 35 ans), à l'exception de la perte de cheveux (plus élevée chez les 36 à 60 ans) et de la toux persistante (similaire dans tous les groupes d'âge).

Une amélioration des symptômes prolongés après la vaccination

La revue des données disponibles s’est également penchée sur les effets de la vaccination chez les sujets souffrant déjà de Covid long. Dans les quatre études comparant spécifiquement les symptômes prolongés avant et après vaccination, trois rapportent davantage de cas d’amélioration que d’aggravation après la vaccination. « Il y avait, cependant, quelques cas dans toutes les études qui ont signalé une aggravation des symptômes après la vaccination », est-il relevé.

En particulier, une enquête britannique menée en ligne (LongCovidSOS) rapporte que 57 % des participants ont signalé une amélioration, 25 % n'ont détecté aucun changement, tandis que 19 % ont décrit une aggravation des symptômes, « Moderna ayant le plus de participants signalant une amélioration et signalant le moins de détérioration », est-il noté.

Un autre groupe d'études sur des patients souffrant de Covid long avant la vaccination a comparé ceux qui se sont vaccinés par la suite à ceux qui sont restés non vaccinés. C’est le cas notamment de la cohorte française ComPaRe. Selon cette étude, les symptômes prolongés étaient moins graves chez les vaccinés que chez les non-vaccinés (différence moyenne du score Covid ST = -1,8), et davantage de vaccinés présentaient une rémission de l’ensemble des symptômes (16,6 % contre 7,5 % chez les non vaccinés). Par ailleurs, moins de vaccinés trouvaient leurs symptômes inacceptables (38,9 % contre 46,4 % chez les non-vaccinés).

Enfin, une autre étude suggère également que les cas de Covid vaccinés peu de temps après le diagnostic étaient beaucoup moins susceptibles de signaler des symptômes prolongés que les personnes qui l'ont été plus tardivement après le diagnostic.

« Ces études ajoutent aux avantages potentiels de recevoir un cycle complet de vaccination contre le Covid-19, réagit la Dr Mary Ramsay, responsable de la vaccination à l'UKHSA, dans un communiqué. La vaccination est le meilleur moyen de se protéger des symptômes graves lors d’une infection et peut également aider à réduire l'impact à plus long terme ».


Source : lequotidiendumedecin.fr