LE VIRUS Lujo, après une incubation de neuf jours, provoque un rash, une fièvre, des myalgies, une diarrhée, des saignements sévères, des vomissements, une défaillance des organes vitaux, puis le décès, explique Nivesh Sewlall qui a traité le cas index à Johannesbourg.
Lujo semble plus dangereux que les autres arénavirus responsables de fièvres hémorragiques, à l’exception d’Ebola et Marburg, qui ont des taux de mortalité avoisinant 80 %. Bien que les éclosions de cas de ces virus aient été sporadiques et ne se soient pas étendues, les représentants de l’OMS ont souligné que « l’augmentation de la population à la fois dans des régions reculées et urbanisées, a conduit à une émergence plus rapide de nouvelles maladies au cours des dernières années ».
Le cas index a été observé non pas dans la jungle profonde, mais dans une zone de la banlieue de Lusaka en Zambie, observe N. Sewlall.
Un guide touristique joueur de polo.
Tout a commencé en septembre 2008, une éclosion de cas d’une fièvre hémorragique inexpliquée est rapportée en Afrique du Sud. Le patient index, un guide touristique joueur de polo, est transféré par transport aérien dans un état critique, de Lusaka en Zambie à Johannesbourg, le 12 septembre 2008, après avoir contracté une infection à partir d’une source non identifiée.
Trois cas d’infections secondaires se déclarent ensuite chez un membre du personnel médical accompagnant le cas lors du transfert (cas 2), chez une infirmière qui s’est occupée du cas index aux soins intensifs en Afrique du Sud (cas 3) et chez un membre du staff hospitalier qui a nettoyé la chambre après le décès du cas index le 14 septembre (cas 4).
Les échantillons tissulaires et sériques prélevés chez les victimes ont été soumis à un séquençage, qui a livré en soixante douze heures des fragments discrets de séquences, représentant environ 50 % d’un génome prototypique d’un nouveau virus. Les analyses phylogénétiques ont confirmé la présence d’un nouveau membre dans la famille Arenaviridae. Il a été nommé Lujo, par allusion aux villes de son origine géographique : Lusaka et Johannesburg.
Un cas d’infection tertiaire a été enregistré chez une infirmière (cas 5) qui s’est occupée du cas 2, la veille de la mise en place des mesures de sécurité pour le personnel soignant.
L’évolution de la maladie a été fatale pour les 4 premiers cas ; le cas 5 a reçu un traitement comportant notamment de la ribavirine et a guéri.
Les scientifiques ne savent pas d’où provient ce nouvel agent pathogène. Les autres arénavirus tels que Lassa sont contractés habituellement en inhalant des poussières contaminées par des déjections de rongeurs (rats notamment). Des transmissions interhumaines peuvent survenir par contact avec des fluides corporels ou des plaies ouvertes, a mentionné le Center for Disease Control américain.
PLoS Pathogens, mai 2009, vol.4, N° 5, et présentation au Congrès de l’ICAAC (Interscience Conference on Antimicrobial Agents and Chemotherapy) à San Francisco.
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