Il existe un lien « probable » entre les vaccins Covid-19 à ARNm (Pfizer, Moderna) et les rares cas de myocardites et de péricardites observés chez des adolescents et de jeunes adultes. Telle est la conclusion faite aux États-Unis par des experts indépendants lors d'une réunion du Comité consultatif sur les vaccinations (ACIP) tenue le 23 juin à la demande des Centres américains de lutte et de prévention des maladies (CDC).
Pour le groupe d'experts, les bénéfices des vaccins dépassent largement les risques encourus. « Les faits sont clairs : il s'agit d'un effet secondaire très rare, et (...) la plupart des cas sont légers, les individus guérissant souvent d'eux-mêmes ou avec un traitement minime », ont rassuré de nombreux responsables sanitaires dans une déclaration transmise le jour même par le ministère américain de la Santé. Les CDC relaient l'information au grand public en incitant à poursuivre la vaccination.
Vers une actualisation des recommandations
Les autorités sanitaires américaines, notamment l'Agence américaine du médicament (FDA), travaillent néanmoins à actualiser leurs recommandations, en conseillant de ne pas administrer la seconde dose pour les personnes ayant développé une myocardite après la première. Dans le cas d'une péricardite après la première dose, elles pensent toujours recommander l'administration de la seconde, mais seulement une fois le cœur totalement rétabli. Certains experts indépendants ont toutefois critiqué cette deuxième proposition, l'estimant peu prudente.
Lors de cette réunion, ont été examinés les quelque 300 cas de myocardites et de péricardites enregistrés dans la base de données publique nationale de pharmacovigilance. Au 11 juin, 323 cas de myocardites ou péricardites ont été confirmés chez des personnes de 30 ans ou moins après un vaccin à ARNm, en particulier chez des garçons adolescents et jeunes adultes de 16 ans et plus. Il s'agit en majorité d'hommes, qui sont d'ailleurs plus affectés par ce type d'inflammation du cœur en général. Ces données sont régulièrement actualisées. Aux États-Unis, le vaccin de Pfizer est autorisé dès 12 ans, et celui de Moderna à partir de 18 ans pour le moment.
Une évolution favorable, aucun décès confirmé
Ces cas sont survenus le plus souvent après la deuxième dose de vaccin, et les symptômes se sont déclenchés en général quelques jours seulement après l'injection. Parmi ces patients, 309 ont été hospitalisés, et neuf le sont toujours aujourd'hui. Quelque 80 % étaient guéris au moment de leur signalement.
« De façon rassurante, les données montrent que les patients guérissent généralement et se portent bien », a déclaré lors d'une présentation Tom Shimabukuro, responsable au sein des CDC. Aucun décès n'a été confirmé jusqu'ici. Et 148 cas sont toujours en cours d'étude.
Au 11 juin, plus de 50 millions de doses de vaccins Pfizer et Moderna avaient été administrées à des personnes de 12 à 29 ans aux États-Unis.
Des groupes d'âge suivis de près
Tous les experts ont exprimé leur accord avec la conclusion des CDC : les bénéfices de la vaccination « surpassent toujours clairement les risques ». Pour chaque million de garçons de 18 à 24 ans vaccinés, il est estimé que les vaccins permettent d'éviter 530 hospitalisations et 3 morts du Covid-19, quand ils sont susceptibles de provoquer une cinquantaine de cas de myocardites.
Bien que les adolescents et jeunes adultes aient moins de risque de développer des cas graves de Covid-19, plus de 2 600 personnes entre 0 et 29 ans en sont mortes aux États-Unis, selon les autorités sanitaires.
La balance bénéfice/risque pourrait toutefois changer pour certains groupes d'âge à mesure que davantage de cas de myocardites sont analysés, et les CDC ont assuré continuer à se tenir en alerte.
Les premiers cas de myocardites après la vaccination avaient d'abord été signalés en Israël, où la campagne d'immunisation a été plus rapide que dans la majorité des pays. Quelques cas ont également été détectés en France.
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