Quel diagnostic ?
Compte tenu de l’ensemble de ces éléments cliniques, le diagnostic de scarlatine est évoqué ; le strepto-test effectué se révèle positif, et confirme donc la participation du streptocoque à ce tableau clinique. Deux jours plus tard la langue du patient a pris un aspect framboisé (4), et une semaine plus tard une desquamation palmo-plantaire est notée (5).
La scarlatine est une maladie contagieuse due à un streptocoque bêta hémolytique de groupe A. La contamination est directe ou indirecte par le biais de gouttelettes de Pflug émises par les malades. La pathologie est fréquente dans les zones tempérées avec une recrudescence au printemps et en automne. Elle se voit surtout chez les enfants entre 3 et 12 ans.
Aspects cliniques
Cette entité est rarement observée dans sa forme complète. Il est plus fréquent de rencontrer des formes atténuées. L’incubation est généralement comprise entre 1 et 7 jours. En phase d’invasion, il existe un syndrome infectieux avec malaise, frissons, vomissements et ascension thermique à 40 °C, angine rouge ou érythémato-pultacée associée à une coloration carminée du pharynx (avec une diffusion au niveau des piliers antérieurs et du voile du palais). Parallèlement, des adénopathies douloureuses satellitaires (chaînes cervicales notamment) sont mises en évidence. Un énanthème apparaît au bout de la 24e heure débutant par une langue d’abord saburrale puis qui desquame au niveau de la pointe et des bords (réalisant le V lingual) pour devenir rouge dépapillée « framboisée ». Un exanthème survient 48 heures après le syndrome infectieux et se caractérise par un érythème granité en larges nappes et à renforcement micropapuleux parfois purpurique et linéaire (signe de Pastia). L’exanthème s’efface à la vitropression. Cette éruption débute à partir du thorax et de la racine des membres et atteint rapidement le tronc, le cou, les extrémités. Les paumes et les plantes sont épargnées. Sur la face, l’éruption écarlate respecte le menton (signe de Trousseau, signe de la gifle), les lèvres et les ailes du nez (signe de Filatov)
L’éruption régresse au bout du 4e ou 5e jour, et une desquamation est noté de la 1ère à la 3e semaine (sur le tronc des squames dessinent des collerettes, sur la face il s’agit d’une fine poussière, alors qu’aux extrémités on voit apparaître de larges lambeaux en doigts de gants).Des formes malignes sont décrites ; elles traduisent un choc toxique streptococcique.
Diagnostic positif
Il repose sur la clinique avant tout. L’hémogramme note une hyperleucocytose avec plus de 70 % de neutrophile.
Le dosage des ASLO a peu d’intérêt (des taux significatifs peuvent survenir tardivement ou de manière inconstante).
Des prélèvements pharyngés ou strepto-test en cabinet peuvent identifier le germe responsable.
Traitement
Il repose sur l’utilisation des pénicillines V à raison de 50 mg/kg/j durant 10 jours, ou sur l’utilisation des pénicillines A (amoxicilline) à la même posologie durant 6 jours. En cas d’allergie aux pénicillines, il est possible d’avoir recours aux céphalosporines de 2e et 3e génération. Le recours aux macrolides est subordonné à la réalisation d’un prélèvement (associé à un antibiogramme) du fait d’une résistance importante des souches streptococciques à cette classe d’antibiotiques (de 15 à 30 %).
Bibliographie
1 . Pilly E . Maladies Infectieuses et Tropicales . Ed . Vivactis Plus 2008.
2 . Saurat J-H , Grosshans E , Laugier P , Lachapelle J-M . Dermatologie et infections sexuellement transmissibles . Ed . Masson 2004.
3 . Bonafé J-L , Cambon L , Christol B , Lassère J , Lopez E , Périole B . Dictionnaire de Dermatologie Pédiatrique . Ed . Maloine 2000.
4 . Fattorusso V , Ritter O . Vademecum clinique . Ed . Masson 2006.
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