Dans un nouvel avis portant sur les mesures de prévention contre le Covid en contexte d'assistance médicale à la procréation (AMP), le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) recommande en particulier la vaccination anti-Covid des personnes en demande d'AMP. Cet avis fait suite à une saisie du 22 avril 2021 de la Direction générale de la santé (DGS).
Un délai d'une semaine entre l’injection de la deuxième dose et l’initiation d’une AMP (instauration du traitement, recueil des spermatozoïdes…) doit être respecté, « pour s’affranchir des éventuels effets indésirables à court terme de la vaccination », est-il précisé. « En revanche, dans l’état actuel de la législation française, le recours à l’AMP ne peut être refusé à un couple dont l’un ou les deux membres refusent de se soumettre à cette très forte injonction », souligne le HCSP.
La vaccination des donneurs fortement recommandée
Lorsque les personnes ont déjà reçu une première dose au moment de l’initiation de la démarche d’AMP, il est recommandé « d’écarter au maximum les deux évènements ». Il est ainsi souhaitable dans la majorité des cas de privilégier la deuxième dose, « quitte à argumenter auprès des centres de vaccination pour respecter un intervalle minimal (21 jours pour Cormirnaty et 28 jours pour le vaccin Spikevax de Moderna) entre les injections ». Dans le cas où le geste d'AMP est urgent, la deuxième injection devra être décalée.
L'instance préconise également fortement la vaccination des donneurs de gamètes, et précise qu'à terme, il pourrait « être envisagé de réserver les dons de gamètes aux personnes correctement vaccinées ».
Le HCSP n'a pas considéré utile d'émettre des recommandations particulières en termes de vaccination dans le cadre des prélèvements dédiés à la conservation des gamètes et tissus germinaux (préservation de la fertilité). « En tout état de cause, la décision finale appartient aux patients, après avoir été dûment informés », estime le HCSP.
Au-delà de la vaccination et conformément aux préconisations de l'ABM actualisées en avril 2021, le HCSP rappelle que l'information sur les risques liés à la circulation du virus doit être délivrée par les professionnels de santé du centre d’AMP et que le consentement des patients à réaliser ou non l’AMP en contexte épidémique doit être recueilli. Et un questionnaire portant sur la recherche de symptômes de Covid-19 est recommandé à chaque étape de l'AMP, « même pour les patients qui ont bénéficié d’un schéma vaccinal complet », précise le HCSP.
Développer des recherches sur l'impact du Covid sur la fertilité
Un test PCR n'est pas à réaliser systématiquement avant une préservation de la fertilité tant que le patient ne présente aucun symptôme et qu'il n'a pas été cas contact dans les 15 jours, est-il indiqué. De même, il n'est pas utile de réaliser un test de dépistage pour les donneurs de gamètes en amont du don, dès lors qu'ils sont asymptomatiques au moment du don et n'ont pas été cas contact récemment.
Le Haut Conseil recommande par ailleurs de continuer à mettre en œuvre les bonnes pratiques de laboratoire mises en place par l'ABM avec la pandémie, tout en respectant les gestes barrières. « S’agissant de mesures d’hygiène efficaces sur la propagation de nombreux agents infectieux, elles pourraient être poursuivies comme précautions standards au-delà de la pandémie », avance le HCSP.
Enfin, le Haut Conseil recommande de développer des projets de recherche clinique sur l'impact du Covid sur la fertilité humaine et les pratiques d’AMP, « de manière à permettre au HCSP de moduler les présentes recommandations au gré des nouvelles découvertes ».
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