L'étude internationale intitulée Mosaic vient d'être officiellement commencée afin de mieux caractériser la physiopathologie de la variole du singe et d'évaluer l'efficacité de différentes prises en charge. Ce projet est promu par l'Université d'Oxford et coordonné par l'Alliance européenne de recherche clinique sur les maladies infectieuses (Ecraid),
Dans les pays européens participants avec le soutien de l'ANRS- Maladies infectieuses émergentes (ANRS-MIE), c'est le Pr Xavier Lescure, du service des maladies infectieuses de l’hôpital Bichat (AP-HP) qui est chargé de coordonner l’étude. Les premiers patients ont déjà été recrutés au sein des hôpitaux universitaires de Genève (HUG) en Suisse. En France, les premiers patients seront inclus prochainement.
Défis opérationnels relevés en quelques semaines
Le lancement rapide de cette étude doit faire oublier les ratés de la coopération internationale en matière de recherche observée lors de l'épidémie de Covid-19. « En l'espace de quelques semaines seulement, une étude a été lancée en Europe, se réjouit le Pr Piero Olliaro, de l'Université d'Oxford. Nous avons surmonté les défis réglementaires et opérationnels. Cela ne doit cependant pas nous faire oublier les investissements à mettre en place dans les pays africains où cette maladie est endémique et a été jusqu’à aujourd’hui largement négligée. »
« Il est urgent que nous comprenions mieux cette maladie négligée, rappelle le Pr Yazdan Yazdanpanah, directeur de l’ANRS-MIE, afin de pouvoir offrir aux patients, à leurs médecins et à leurs familles des certitudes sur la maladie, et de mieux comprendre quels traitements pourraient offrir les meilleures chances de guérison précoce. Cette étude est un exemple important de la manière dont la science collaborative peut nous aider à obtenir ces réponses, et nous remercions les patients et leurs familles qui y participeront. »
Cette nouvelle étude reprend la méthodologie d'un travail déjà en cours en République centrafricaine, étendue à 10 pays participants - Royaume-Uni, Suisse, Belgique, France, Irlande, Italie, Pays Bas, Norvège, Portugal et Espagne - fourniront les données sur les symptômes de leurs patients respectifs, ainsi que leurs réponses aux traitements. La principale cible des chercheurs est d'obtenir des données de vie réelle sur l'utilisation du tecovirimat (commercialisé par Millmount Healthcare).
Un essai clinique à faible intervention
L'étude Mosaic a été approuvée au Royaume-Uni, en France et en Suisse en tant qu'étude observationnelle et fait l'objet d'un examen réglementaire par les États membres participants de l'UE en tant qu'essai clinique à faible intervention, coordonné de manière centralisée par l'Agence européenne du médicament (EMA).
L'étude est en partie soutenue par le UK Foreign, Commonwealth and Development Office et Wellcome et la Fondation Bill & Melinda Gates. L’université d’Oxford en est le promoteur et l’ANRS-MIE son représentant légal en Europe. Les hôpitaux universitaires de Genève représentent le promoteur en Suisse.
Cette annonce intervient alors que le directeur de la question de l'importance de la crise est en débat au sein du Comité d'urgence de l'OMS, dont le président doit s'exprimer la gravité de l'épidémie (urgence de portée mondiale ou non) au plus tard la semaine du 18 juillet.
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