Davantage de maladies cardiovasculaires

Un risque des phosphates alimentaires

Publié le 14/06/2011
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UN LIEN entre une consommation élevée de phosphates et les maladies cardiaques est montré chez des souris. Les auteurs en déduisent qu’une réduction de la consommation des phosphates pourrait diminuer le poids des maladies cardiaques chez les humains.

Les aliments les plus riches en phosphates sont les biscuits, les gâteaux, les produits laitiers et certaines viandes (veau, abats), indiquent J.A. Chico et coll. L’alimentation se charge actuellement davantage en phosphates, qui sont largement présents, notamment dans les additifs alimentaires et dans les engrais utilisés en agriculture.

Timothy Ellam, J.A. Chico et coll. s’appuient sur des études épidémiologiques qui ont montré l’existence d’une relation entre une teneur élevée en phosphates dans le sérum, témoigné par le FGF23 (phosphatonin fibroblast growth factor 23), et les événements cardiovasculaires y compris l’athérome. De la même façon, un taux bas de phosphates sériques a été lié à l’insulinorésistance et au syndrome métabolique.

Les auteurs ont cherché à savoir si une manipulation diététique est susceptible d’influer sur l’athérogénèse ou la sensibilité à l’insuline. Ils ont travaillé sur des souris knock out pour le gène de l’apolipoprotéine E. Les rongeurs ont eu un régime chargé en phosphates (1,6%), ou bien, à l’inverse, avec une teneur basse en phosphate (0,2%) ou bien un régime standard (0,6%).

Le taux de phosphates sériques s’est élevé significativement en parallèle à la teneur en phosphates du régime. Mais le profil lipidique et la tension artérielle sont demeurés inchangés.

Au bout de 20 semaines, les souris consommant la plus grande quantité de phosphates présentaient un athérome significativement plus important au niveau du sinus aortique (p‹0,01 comparativement au régime pauvre en phosphate). Comparativement aux groupes sous régime standard et haut en phosphate, les souris mangeant peu de ces composés ont une multiplication par 4 de l’insulinorésistance (p‹0,005).

Atherosclerosis, Thrombosis and Vascular Biology, 7 juin 2011.

Dr BÉ. V.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8981