« Pour la première fois, nous avons implanté une rétine artificielle sans fil à cinq patients »

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Publié le 20/12/2018
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SAHEL

SAHEL
Crédit photo : PHANIE

Quelle est la grande actualité de l’année en termes de réparation de la rétine dans le but de restaurer la vision ?

Il est essentiel d’évoquer l’implant rétinien innovant sur lequel nous avons beaucoup travaillé en collaboration avec Daniel Palanker (Stanford University) et Pixium Vision (Paris). L'intérêt de cette rétine artificielle est actuellement évalué en France chez cinq patients – les cinq premiers au monde à avoir reçu cet implant. Tous sont atteints d’une dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Entre décembre 2017 et juin 2018, une micropuce photovoltaïque a été glissée sous leur rétine dans mon service de la Fondation Rothschild. Notre objectif était de savoir si cette rétine artificielle parviendrait à restaurer une vision centrale, la vision qui permet de lire et qui disparaît chez les personnes touchées par des formes sévères de DMLA. Les résultats sont particulièrement prometteurs et vont dans la bonne direction.

Y a-t-il également des progrès à souligner du côté de la thérapie génique ?

En effet, la thérapie génique a connu ces derniers mois de réelles avancées. Aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) a approuvé fin 2017 la première thérapie génique chez des enfants souffrant d'amaurose congénitale de Leber, une dégénérescence rétinienne conduisant à la cécité, liée à des mutations sur le gène RPE65. l’Europe l’a également approuvée en septembre dernier. Les premiers patients européens devraient en bénéficier très bientôt.

Quels sont les autres faits importants à signaler ?

Il faut souligner les progrès qui ont été réalisé dans le champ de l’imagerie et de l’OCT (pour Optical Coherence Tomography). En effet, les résolutions sont de plus en plus fines et nous permettent d’analyser la rétine en profondeur, en trois dimensions et même d’analyser la circulation rétinienne. Ainsi, notre exploration est de plus en plus globale et précise, y compris pendant l’acte chirurgical.

 

 

Propos recueillis par Anne - Lucie Acar

Source : Le Quotidien du médecin: 9712