Trois niveaux de contrôle selon cinq critères

Comment savoir si l’asthme est bien contrôlé

Publié le 22/09/2011
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LA NOTION de contrôle de l’asthme a permis d’améliorer la prise en charge des patients grâce à un ajustement régulier du traitement, qui ne doit pas être figé mais doit être régulièrement adapté en fonction du contrôle, défini sur des critères cliniques et fonctionnels. Chez un enfant dont l’asthme est contrôlé, la décroissance thérapeutique s’effectue tous les 3 à 6 mois pour obtenir la dose minimale efficace. Chez un enfant dont l’asthme apparaît non contrôlé, il est nécessaire dans un premier temps d’évaluer l’observance, la technique d’inhalation et de rechercher des facteurs aggravants (1).

L’obtention du contrôle est associée à une amélioration de la qualité de vie de l’enfant, à une diminution de la fréquence des exacerbations et du recours aux soins et de leurs coûts.

L’évaluation du contrôle est principalement clinique mais elle est également fonctionnelle respiratoire. Malgré l’élaboration et la diffusion des recommandations à ce propos, le contrôle de l’asthme reste insuffisant. Ainsi, une étude récente en France, menée en 2005 chez 3 431 enfants âgés en moyenne de 9,8 ans, a montré que le contrôle de l’asthme était inacceptable chez près d’un enfant sur 3 et que le contrôle n’était optimal que chez un enfant sur 4 seulement (2).

Bien définir le contrôle.

Les recommandations de l’Initiative Mondiale pour l’Asthme (GINA), du National Asthma Education and Prevention Program (NAEPP) et du Groupe de Recherche sur les Avancées en PneumoPédiatrie (GRAPP) (3) définissent 3 niveaux de contrôle, qui est défini comme bon, partiel ou non contrôle en fonction de 5 critères : l’existence de symptômes diurnes, la limitation des activités, la mise en évidence de symptômes nocturnes, l’utilisation bêta-2 mimétiques de secours et la mesure du VEMS ou du DEP.

L’analyse des symptômes diurnes et nocturnes dépend de la qualité de l’interrogatoire qui doit être minutieux afin de mettre en évidence une éventuelle toux, une gêne ou des réveils, un asthme d’effort, une toux d’hyperréactivité bronchique qui peut se manifester lors des rires, d’une excitation ou d’un changement météorologique comme la survenue de brouillard ou d’un temps froid. Il est nécessaire de faire la distinction entre l’asthme induit par l’effort, qui se manifeste au décours de l’effort, après un certain laps de temps, et l’asthme instable, dont les manifestations surviennent dès le début de l’effort ou qui se traduit par une incapacité à l’effort.

Les besoins en médicaments de secours, bêta-2 mimétiques et corticoïdes généraux, les exacerbations et les recours inopinés aux soins doivent être relevés avec précision. L’évaluation des symptômes chroniques peut se faire sur une période brève, par exemple toutes les quatre semaines, mais celle des exacerbations doit recouvrir une période plus longue, par exemple douze mois.

S’aider de questionnaires standardisés.

Pour faciliter l’appréciation clinique, l’instauration d’un dialogue avec les familles et les enfants, des questionnaires standardisés ont été élaborés. Le test de contrôle de l’asthme (TCA) a, par exemple, été validé en langue française et il en existe une version pédiatrique pour les enfants de 4 à 11 ans (pTCA). Ce questionnaire ne remplace pas l’interrogatoire médical mais le complète. Il s’adresse directement à l’enfant et aux parents, ce qui permet de préciser le retentissement réel de l’asthme, tel qu’il est vécu.

Enfin, selon les recommandations françaises du GRAPP, l’objectif du traitement est l’obtention d’un contrôle total.

Dr Caroline Thumerelle : aucun conflit d’intérêt déclaré.

Références

(1) De Blic J, et coll. Quand et comment modifier la prise en charge de l’asthme de l’enfant asthmatique à partir de quatre ans ? Rev Mal Respir 2009 ; 26 : 827-35.

(2) de Blic J, et coll. Control of asthma in children: still unacceptable? A French cross-sectional study. Respir Med 2009 ; 103 : 1383-91.

(3) De Blic J, et coll. ; GRAPP. Suivi de l’enfant asthmatique : définition et outils de mesure. Rev Mal Respir 2008 ; 25 : 695-704.

Dr GÉRARD BOZET D’après un entretien avec le Dr Caroline Thumerelle (Unité de Pneumologie-Allergologie Pédiatriques, hôpital Jeanne de Flandre, CHRU, Lille)

Source : Le Quotidien du Médecin: 9009