Fondées sur une définition précise

Des recommandations sur l’asthme du jeune enfant

Publié le 28/05/2009
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AFIN D’AMÉLIORER la prise en charge de l’asthme des jeunes enfants de moins de 36 mois, la Haute Autorité de Santé vient de publier des recommandations. Leur objectif est à la fois de proposer une définition explicite de l’affection et, par ce biais, d’en préciser les stratégies diagnostiques et thérapeutiques. L’objectif à terme est, bien sûr, de faire régresser la fréquence des crises chez les jeunes patients, leurs hospitalisations, mais aussi les prises de corticoïdes oraux. Les recommandations sont synthétisées sous formes de nombreux arbres décisionnels accessibles (ainsi que l’intégralité des recommandations) sur le site de l’HAS : www.has-sante.fr

En ce qui concerne la définition elle est simple : « l’asthme de l’enfant de moins de 36 mois est défini comme tout épisode dyspnéique avec râles sibilants, qui s’est produit au moins trois fois depuis la naissance et cela quels que soient l’âge de début, la cause déclenchante et l’existence ou non d’une atopie. »

Lorsque le nourrisson répond à cette définition le diagnostic se fonde ensuite sur trois éléments : la symptomatologie clinique, récidivante et à prédominance nocturne, la normalité du cliché thoracique et l’efficacité d’un traitement antiasthmatique d’épreuve. D’autres arguments concourent à confirmer l’impression clinique comme des signes d’atopie personnels ou familiaux. Un avis spécialisé peut être nécessaire pour éliminer un diagnostic différentiel.

Selon la fréquence des exacerbations et la présence ou non de symptômes intercritiques, l’asthme est qualifié d’intermittent, persistant léger à modéré, persistant sévère ou intermittent sévère.

Cette évaluation permet de déterminer le traitement initial. Les experts insistent sur un point : « lorsque les corticoïdes inhalés sont indiqués, ils doivent être poursuivis au moins trois mois. » Il s’y ajoute des conseils tels que l’absence d’exposition au tabac, une prévention vis-à-vis d’allergènes identifiés, prévention ORL…

Très schématiquement le traitement doit permettre un contrôle total de l’asthme. Aucun traitement de fond n’est requis en cas d’asthme intermittent. S’il est persistant à léger, des corticoïdes inhalés à doses faibles à moyennes sont indiqués. Les formes intermittentes sévères et persistantes sévères justifient de fortes doses avec ou non prescription de bêta-2 mimétiques à courte durée d’action. De la kinésithérapie peut être justifiée en cas d’hypersécrétion bronchique, en dehors des épisodes aigus.

Enfin au plan du suivi, une exacerbation sévère ou une perte de contrôle thérapeutique justifient une réévaluation. La prescription de corticoïdes inhalés requiert une consultation tous les 3 à 6 mois.

› Dr GUY BENZADON

Le Quotidien du Mdecin

Source : lequotidiendumedecin.fr