Réhydratation précoce des infections à E. coli

La voie IV préserve le rein dans les SHU

Publié le 25/07/2011
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CERTAINES publications tombent à pic sans le vouloir. Alors que l’Europe se remet tout juste de l’épidémie d’infection alimentaire à E.Coli 0104:H4, Christina Hickey et coll. de l’université de Washington, à Saint Louis, viennent d’annoncer les résultats concluants de leur étude sur l’intérêt de la réhydratation par voie intraveineuse (IV) dans les infections à E. coli chez l’enfant. L’administration précoce de solutés IV réduirait significativement la survenue d’insuffisance rénale secondaire au syndrome hémolytique et urémique (SHU). Certes, il s’agit dans l’étude de la souche 0157:H7, mais la symptomatologie étant très proche avec diarrhée sanglante et insuffisance rénale, ces résultats ont toutes les chances d’être transposables, suggérant ainsi l’une des premières interventions efficaces dans le SHU.

L’insuffisance rénale au cours du SHU est liée à la libération de toxines par E.Coli, appelées Shiga toxines. Celles-ci altèrent la paroi vasculaire, entraînant une diminution de la vascularisation rénale. Plus de la moitié des enfants ayant un SHU développent une insuffisance rénale sévère nécessitant le recours à la dialyse. L’infection à E. coli se contracte par l’ingestion d’aliments contaminés, en particulier des hamburgers peu cuits, des choux de Bruxelles, des jus de fruits non pasteurisés, les viandes séchées, les salades ou encore le lait non pasteurisé.

À partir de 11 centres aux États-Unis, l’étude a inclus 50 enfants âgés de moins de 18 ans hospitalisés pour diarrhée avec SHU. Au total, 68 % des enfants étaient anuriques. Alors que le taux d’anurie atteignait les 84 % dans le groupe n’ayant pas été réhydraté dans les premiers jours (n=25), il était de 52 % dans celui réhydraté IV précocement (n=25). Les auteurs expliquent la supériorité de la voie IV sur les solutés oraux en raison des vomissements et des débâcles diarrhéiques. L’étape clef pour les médecins est d’identifier le plus tôt possible les enfants à risque d’infection à E. coli afin de débuter la réhydratation dès que possible.

Archives of Pediatric and Adolescent Medicine, publié en ligne le 22 juillet 2011.

Dr IRÈNE DROGOU

Source : Le Quotidien du Médecin: 8997