DU CÔTÉ des laboratoires Roche, le message est clair. « Il n’existe pas de rupture de stock de Tamiflu en France, assure le Dr Monelle Muntlak, directrice de l’unité Virologie des laboratoires Roche. Pour des raisons de logistique, la forme gélule en pédiatrie est privilégiée sur la forme suspension buvable. Mais il existe suffisamment de doses de Tamiflu pour pouvoir traiter tous les enfants. Certes, la solution de remplacement n’est pas simple. C’est "à la guerre, comme à la guerre". Mais il est possible de préparer une suspension buvable à l’aide des gélules. Au mieux par un pharmacien rodé à l’exercice ou par les parents à domicile ». Trois raisons à la préférence pour les gélules : la péremption de la suspension buvable (2 heures), son goût très amer et surtout le délai de fabrication. Ainsi pour un flacon, on peut fabriquer 24 boîtes d’antiviraux.
Préparation en pharmacie ou à domicile.
Chez les nourrissons de moins de 12 mois, la posologie recommandée par prise est comprise entre 2 et 3 mg/kg selon la tranche d’âge, deux fois par jour pendant 5 jours en traitement curatif, une fois par jour pendant 10 jours en prophylaxie.
Dans les situations où la suspension buvable n’est pas disponible, il est ainsi possible de préparer une solution à partir des gélules, que ce soit pour les moins de 12 mois, mais aussi pour les adultes ou les enfants ne pouvant pas avaler de gélules. Toutes les informations pour la préparation sont disponibles sur les sites de l’Afssaps et de Roche, pour les professionnels de santé et le grand public. « La solution préparée par les pharmaciens est plus stable, grâce à l’utilisation d’un conservateur le benzoate de sodium, indique la responsable de chez Roche. La conservation est de 6 semaines au réfrigérateur, contre 11 jours pour une solution préparée par les parents. Quelle que soit la forme, afin de diminuer les troubles digestifs, il est recommandé de prendre le Tamiflu avec une prise alimentaire concomitante. De préférence des aliments sucrés pour masquer le goût amer ».
Moins de complications.
L’oseltamivir permet de diminuer le taux de complications chez les enfants : de 52 % pour les pneumonies, de 40 % pour les otites moyennes aiguës. À 3 jours et demi de prise, le portage nasal est inférieur au seuil de contagiosité. « Plus on prend tôt les antiviraux, plus on gagne en efficacité, précise un pharmacologue des Laboratoires Roche. Tous les symptômes grippaux sont résolus en 2 jours et demi ». « À ce titre, il faut souligner que tout traitement commencé doit être terminé, insiste le Pr Catherine Weil-Olivier, pédiatre. Sinon, on prend le risque de rechuter : la réplication virale n’est pas terminée, même si les symptômes cliniques ont disparu. De plus, les antiviraux ne bloquent pas la réponse immunitaire. Les sujets seront donc protégés d’une éventuelle réinfection. Le Comité de lutte contre la grippe est en train de revoir sa position sur les antiviraux. Deux points sont en discussion : la suppression de la notion de prophylaxie et une libéralisation de l’usage des antiviraux ». La prophylaxie à demi-dose pendant 10 jours pourrait ainsi être remplacée par un traitement préemptif à dose curative sur 5 jours, puisque des cas de résistance ont été constatés chez des sujets asymptomatiques mais contaminés.
Conférence de presse des laboratoires Roche. Informations disponibles pour la posologie et la préparation sur les sites internet : www.afssaps.fr; www.roche.fr.; www.virus-grippe.fr
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?
Maintien des connaissances et des compétences
La certification périodique marque des points